Retour de son : B.B. King et Harry Connick Jr
Musique

Retour de son : B.B. King et Harry Connick Jr

B.B. King

Le lundi 12 janvier au Grand Théâtre

La passion du blues
À 78 ans bien comptés, B.B. King reste amoureux de la route et n’a certes pas l’intention d’abandonner les tournées. Avec plus de 50 ans de carrière, pas étonnant qu’il connaisse tous les trucs pour apprivoiser un public. De passage dans la Vieille Capitale, il nous les a resservis au centuple. Cabotin et un peu racoleur, le king du blues. Plaisantant sur ses ennuis de santé, il fera le spectacle bien assis, ses genoux n’arrivant plus à porter son corps massif pendant de longues périodes. Il attaque sur un percutant I’ll Survive et enchaîne sur Bad Case of Love, souvent entrecoupé de propos divers. Si bien qu’on perd un peu le fil de la musique. Quand enfin il se met à aligner ses classiques (The Thrill Is Gone, I Need You So, Nobody Loves Me but My Mother), on retrouve le chanteur et le guitariste inspiré. Mais c’est vraiment la passion qui l’anime qui conquiert le public. Accompagné de musiciens impeccables, King prouve hors de tout doute qu’il demeure l’un des grands de la musique populaire. (G. Tremblay)

Harry Connick Jr
Le jeudi 8 janvier au Théâtre Capitole

Harry a un je-ne-sais-quoi
De jeunes professionnelles drapées dans leurs manteaux en mohair, des baby-boomers trépignant d’impatience, quelques rares enfants plutôt sages et des touristes qui s’étaient spécialement déplacés pour l’occasion s’agglutinaient déjà aux portes de la salle plus d’une heure avant le début d’une prestation immortalisée pour le réseau états-unien PBS. Enluminé des velours somptueux du théâtre, l’ensemble avait de quoi faire courir le public. Accompagné d’un fabuleux big band et d’un ensemble de cordes, Harry Connick Jr y proposait une poignée de standards ponctuée de quelques compositions, le tout brillamment livré avec le flegme du crooner aguerri. Suave, empruntant à l’humour suranné de ceux qu’il émule avec verve et souplesse (Sinatra, Martin), le musicien a démontré que son charisme et son talent de pianiste (confirmé avec It Might as Well Be Spring et Sweet Georgia Brown) parviennent aisément à faire oublier les redites d’un parcours discographique pour le moins inégal. Une performance proprette, quasi impeccable: réconfortant contrepoint au froid "subsibérien" qui sévissait à l’extérieur. (D. Desjardins)