Les Pistolets Roses : Viser juste
Pas facile de "rocker" en français. Et encore moins de "punker". Mais avec leur album Ma génération, LES PISTOLETS ROSES tirent à bout portant sur les travers de leur époque et atteignent la cible avec justesse.
Les thèmes de Ma génération sont souvent sombres et désespérés. À travers les guitares lourdes, la voix éraillée du chanteur Francis Bédard chante le mal de vivre, les ruptures amoureuses, les dépendances et l’abandon. L’atmosphère se détend durant la grivoise Super chanson et les deux reprises de Pépito. Mais, règle générale, le "no future" du punk se fait très présent sur l’album. Bédard hurle même qu’il hait sa génération dans la chanson-titre. Le chanteur s’explique: "C’est pas vraiment ma génération que j’haïs, mais plutôt tout ce qu’il y a autour. J’haïs tous ceux qui ont fait en sorte que ma génération est dans la merde. Les jeunes sont désabusés. On vit à une époque noire où les ondes sont négatives. On est la génération sacrifiée!"
Et si Les Pistolets semblent n’avoir de rose que le nom, c’est aussi parce que Francis et ses comparses s’inspirent de ce qu’ils ont vécu pour composer. "En quelques années, j’ai eu trois chums qui se sont enlevé la vie", confie le leader des Pistolets. "Il y a beaucoup de monde qui se cherche!"
Que leurs paroles soient sombres ou non, chanter en français allait de soi pour les membres du groupe de Québec. L’exercice n’est toutefois pas facile, comme le constate le chanteur. "Le français est plus poétique que l’anglais. Pour faire du "punk’n’roll>, c’est pas évident. On a beaucoup travaillé les textes pour qu’ils coulent bien." Les mots justes et jamais ringards des Pistolets collent effectivement à leur musique. Et cette dernière, même si elle ne réinvente pas la roue, se fait drôlement efficace et propose bien plus que les trois accords de base.
Mais dans un monde où les radios commerciales sont frileuses face à la variété, pas évident pour Les Pistolets Roses de faire connaître leur musique. Le groupe mise donc sur une tournée de spectacles à travers le Québec pour atteindre le cœur des fans. À Sherbrooke, l’excellent band jouera aux Graff avec la formation locale Mine de rien en première partie.
Le 4 février à 22 h
Au bar Les Graff
Voir calendrier Rock/Pop