Antoine Gratton : EN GROOVORAMA
Musique

Antoine Gratton : EN GROOVORAMA

Son premier album, Montréal Motel, est dans les bacs depuis à peine neuf mois et déjà, l’auteur-compositeur-interprète et multi-instrumentiste ANTOINE GRATTON s’affaire à en préparer la suite. Inutile de taire une inspiration en ébullition.

En mai dernier, la chanson québécoise ajoutait une nouvelle corde à son arc, grâce au singulier cocktail sonore que présentait le Montréalais Antoine Gratton; une groove pop aux colorations funk, jazz et soul, empreinte de l’esprit seventies et des textures sonores de l’époque. "Ce n’est vraiment pas intentionnel comme direction musicale", explique-t-il d’emblée. "J’ai grandi en écoutant ça et j’ai aussi fait beaucoup de jazz. J’aime bien prendre un élément ici puis un autre là; ça se fait tout seul, en fait", analyse le musicien, qui, outre quelques cours de piano et un "service militaire musical" de huit ans avec les Petits Chanteurs du Mont-Royal, est un autodidacte de la basse, de la guitare, et fraie depuis peu avec l’harmonica chromatique.

Conscient d’être un des rares artistes d’ici à avoir véritablement abordé l’univers funk, Gratton admet ignorer les causes de son aussi faible représentation parmi la gent musicienne québécoise. "Je suis surpris qu’il n’y en ait pas plus que ça; il me semble que c’est une musique tellement entraînante et un style tellement primitif que t’as instantanément le goût de bouger ou de danser en écoutant ça. Ça serait le fun qu’il y en ait plus; ça ferait davantage de musiciens avec qui jammer!" rigole-t-il. Au moment de l’entretien, Gratton était en plein cœur d’une semaine de studio consacrée à la préproduction de son prochain disque. Comme le volet exploration semble dominer le processus jusqu’à maintenant, difficile de prédire l’orientation que prendra ce nouvel essai. "Ce qui est le fun avec le projet qui s’en vient, c’est que c’est moi qui le réalise en grande partie; je peux faire pas mal ce que je veux pour l’instant, alors j’essaie toutes sortes de choses. C’est vraiment le free-for-all (rires)! Ça va peut-être donner un album un peu différent du premier, mais je pense que le funk est une influence qui va toujours rester bien présente, parce que c’est tellement le fun à jouer!"

S’il est "dur de sortir du funk une fois entré", le livrer en concert est une mission tout aussi exigeante. Lors de son passage remarqué au dernier Festival d’été (en première partie des Rita Mitsouko avec Dumas, Martin Léon et Yann Perreau), Antoine Gratton affirme avoir eu une révélation. Victime d’un léger problème technique avec son fétiche Fender Rhodes rouge, il a pu entendre jouer son groupe seul un moment, alors qu’il tentait de remédier à la situation. La cohésion et la fougue indispensables aux dignes disciples de George Clinton ou James Brown y étaient. "C’est là que je me suis rendu compte que le band est vraiment solide!" lance-t-il. En plus de ses amis de longue date Jean-Michel Cohalan (guitare) et Éric Biunno (clavier, guitare, accordéon, percussions et chant), il peut aussi compter sur les services de la bassiste Megan Fredericks et du batteur Sam Harrison. "C’est l’fun d’avoir des amis dans le groupe", admet-il, expliquant que cela contribue à garder le spectacle malléable et propice à l’improvisation. "Puis des bons musiciens comme ça, ça vaut la peine de leur laisser de la place!"

Le 11 février à 20 h
Au Théâtre Petit Champlain
Voir calendrier Rock/Pop