Entretien avec Arthur H : Trouver son point H
Musique

Entretien avec Arthur H : Trouver son point H

La dernière fois qu’Arthur H est venu cogner à nos portes, il était en plein processus post-Négresse blanche. Quelques mois plus tard, notre homme a pris du recul, les chansons ont décanté, et déjà son imaginaire foisonnant est à dessiner les prémisses d’un futur album. Le moment idéal pour rencontrer un artiste décidément fascinant.

Depuis sa venue chez nous lors des dernières FrancoFolies, Arthur H et sa bande ont beaucoup tourné. Au fil de ces spectacles, la facture rock qui en avait surpris plus d’un cet été se serait assouplie et le leader, même s’il a perdu son complice de toujours Brad Scott, s’amuserait comme un jeune premier: "Au fil des spectacles, j’ai inventé une histoire franchement loufoque qui m’étonne moi-même. Ça me permet d’aller chercher les gens encore plus. Je réussis assez souvent à atteindre un état de jouissance très douce. C’est plus profond que le plaisir, mais ce n’est pas agressif. Je ne suis pas là à jouir sur scène, tout de même… C’est un moment où on arrive à s’abandonner. C’est plus difficile à faire que ça en a l’air."

On l’a dit plus haut, Arthur H nous visitera pratiquement la tête entre deux albums. Pas question toutefois de s’adonner à la farniente. Le spectacle a beau être rodé, et le prochain disque, un projet lointain, le chanteur n’est pas du genre à mettre ses neurones au chômage. "Je suis un chercheur impénitent. J’ai trois semaines de libres avant de partir au Québec et je trouve ça fantastique. J’étudie le piano, j’écris pas mal, je rencontre des gens qui n’ont rien à voir avec la musique mais qui me nourrissent, je fais des trucs dingues que je ne peux pas raconter mais qui me galvanisent. Je fais toujours quelque chose, ce n’est jamais stagnant. Voilà pourquoi je suis déjà très loin de Négresse blanche, même si je ne peux encore vraiment définir à quoi ressemblera la suite. Je suis à me réinventer." C’est sans doute ce qu’il y a de plus admirable chez cet artiste. Peu importent les circonstances, il semble toujours animé d’un amour pour la vie assez unique. Il trouvera du plaisir à la tournée, comme il se nourrira de quelques semaines de congé. Et pendant que moult artistes revendiquent leurs angoisses comme moteur de création, le Parisien évoque la joie, le bonheur et la sérénité: "Personnellement, je trouve assez suspect le fait d’exposer ses angoisses, ses tourments ou ses déprimes. Il faut vraiment que ce soit balèze pour que ce soit intéressant. Même Billie Holiday, qui avait pourtant une vie très dure, parvenait à imposer une lumière dans sa voix."

Sur Négresse blanche, Arthur H revient sur l’attentat du 14 juillet 2002 contre Jacques Chirac. Un tireur fou, Maxime Brunerie, que l’artiste imagine en pleine recherche de gloire, de popularité, voire en quête d’identité. Le fusil en moins, bien sûr, le jeune Arthur, comme tous les enfants, s’est également cherché de grands moments, avant de finalement trouver sa voie: "Moi, je voulais être Jim Morrison. Cet alliage de poésie et de rock, porté par une voix sensuelle et physique, me renversait. J’avais quelques héros musicaux aussi, comme Johnny Rotten, mais lui c’est terminé, alors que Morrison me fascine toujours. Adolescent, l’énergie des Doors m’a marqué, et encore aujourd’hui, j’essaie de retrouver cette même sensation à la fois très légère, très énergétique, mais vraiment mystérieuse." Pour tout comprendre et plus encore, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

Le 7 février à 20 h 30
Au Vieux Clocher de Sherbrooke
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