Hidden Cameras : Thème musical
Musique

Hidden Cameras : Thème musical

Aussi bien jouer cartes sur table: la formation ontarienne Hidden Cameras décrit d’emblée sa musique comme de la gay church folk music. La traduction libre est pour le moins hasardeuse. Disons musique folk d’homosexuels et d’église. Rien à voir avec une version catholique de Boy George. Le groupe alimente cette description par une musique orchestrale douce et sensible qui n’est pas sans rappeler Belle & Sebastian ou même REM. Se dessinant par l’entremise de textes à la fois crus et romantiques, le côté gai ne cherche pas davantage la provocation, mais bien l’émancipation et la beauté de l’amour entre deux êtres humains.

Sachant que les Hidden Cameras charmeront Montréal ce vendredi 13 février avec les aussi mélodiques Arcade Fire, aurait-on trouvé le concert de la Saint-Valentin idéal à passer en couple de tout acabit? "Imaginer deux personnes qui s’embrassent en écoutant notre musique me donne envie de gerber!" lance le chanteur et compositeur Joel Gibb. Pourtant, n’est-ce pas ce même Joel qui disait fantasmer à l’idée qu’un couple puisse se former lors d’un de ses concerts? "Non, je blague. C’est juste que je suis présentement célibataire, alors entendre parler d’amour… Mais oui, notre musique prête à la romance même si, pour être franc, nous n’avons, pour l’instant, rien prévu de spécial pour le concert chez vous."

Interviewé presque une semaine avant la prestation de demain, il y a fort à parier que Joel et ses copains (ils sont parfois jusqu’à 30 sur scène) auront eu le temps de concocter une Saint-Valentin à leur saveur. Eux qui donnent souvent des thèmes à leurs spectacles et qui préfèrent jouer dans des galeries d’art et des églises plutôt que dans les traditionnels débits de boisson. "Les bars de Toronto sont tenus par des , décrit-il. Les gardes de sécurité méprisent les gens, les enfants ne peuvent être admis et l’atmosphère reste sale et sombre. Les églises sont majestueuses, éclairées et possèdent toujours des orgues à tuyaux de qualité qui servent nos pièces. Tout le monde peut y pénétrer, et on y amène nos propres agents de sécurité, qui ne seront jamais intimidants."

Il est vrai qu’avec leur type de performances, les Hidden Cameras préfèrent sans doute se retrouver avec des gorilles plus ouverts d’esprit, bien que Joel affirme n’avoir jamais eu de problèmes liés à leur attitude scénique. "Nos concerts sont une sorte de messe charnelle, de célébration du corps. En plus des garçons en sous-vêtements, on bouge, on crie, on chante, on danse et, le plus important de tout, on sue!"

La moiteur odorante se révèle un thème récurrent dans l’œuvre de Joel Gibb. Prenez seulement le titre du dernier compact de la formation, paru sur Rough Trade, The Smell of Our Own. "Les yeux bandés, l’homme vit à un degré plus animal. Je trouve ça très érotique puisqu’il devient plus attentif aux différentes odeurs corporelles de ses pairs. Cette même image d’isolement fait aussi référence à certains membres de la communauté gaie qui vivent en marge de la société et qui sont totalement obsédés par leur petite personne. Leur quête de drogue et de sexe les rend complètement ignorants et irresponsables. Mais ça, c’est une autre histoire."

Le 13 février
Au Pavilion One (1206, boulevard Saint-Laurent)

Voir calendrier Pop / Rock