John Pizzarelli Trio : Faire le manche
Musique

John Pizzarelli Trio : Faire le manche

Il y a de ces précieux moments, entre instrumentistes, où la communion musicale atteint un degré presque mystique. Que ce soit à travers les grands classiques jazz ou ses propres chansons, JOHN PIZZARELLI guide son trio au fil de ces fascinantes séances depuis plus de 10 ans. Recette de  famille.

Alors qu’il écumait les cabarets de Manhattan aux côtés de son légendaire paternel Bucky, John Pizzarelli jouait également de la guitare dans un groupe rock appelé Johnny Pick and His Scabs. "Dans ma première vie, j’allais devenir soit Billy Joel soit James Taylor", rigole-t-il au bout du fil. "Mais j’ai fini par devenir John Pizzarelli!" Succombant finalement et pleinement à l’appel du jazz, le natif de Paterson (New Jersey) a ainsi pu mettre à profit les enseignements prodigués par son père depuis l’enfance. Le développement de l’oreille y occupait une place privilégiée, loin devant la théorie. "C’est difficile pour moi de regarder une partition et d’apprendre une pièce; je suis plus doué pour entendre une chanson que pour la voir… Mon père avait l’habitude de s’asseoir devant moi et de me jouer les morceaux", se rappelle-t-il, plaquant quelques accords de 7 cordes afin d’illustrer son propos. "Après l’avoir entendu et regardé jouer, j’avais une bonne idée de la pièce. Lire la musique n’est pas aussi facile; je peux avoir d’excellentes partitions d’un morceau, mais je préférerai toujours trouver le disque à la place…"

Pizzarelli partage encore la scène avec son père à l’occasion – et aussi avec sa femme -, mais c’est au sein d’un trio complété par Ray Kennedy (piano) et son frère cadet (eh oui!) Martin (basse) qu’il s’est forgé une réputation plus qu’enviable au cours des dernières années. Tout comme la connexion filiale avec Bucky, cette complicité fraternelle insuffle à la formation une chimie hors du commun. "Je crois que c’est devenu presque… instinctif. Tout le monde sait un peu à l’avance ce qui va se passer. Je crois que nous nous sommes tous améliorés en 10 ans. Et quand Ray a joint le groupe, il a vraiment élevé le niveau de jeu de chacun. Alors maintenant, lorsqu’un membre fait quelque chose de nouveau, c’est très excitant parce que tout le monde essaie de lui renvoyer la balle et tente des trucs inhabituels; comme si on disait: "Tiens! Voilà une note pour toi!" ou ce genre de choses. Le défi de jouer ensemble est toujours stimulant…"

Pour le monde extérieur, participer à l’expérience Pizzarelli peut s’avérer un tout autre type de défi. Parlez-en à l’épouse de John, la chanteuse Jessica Molaskey. "C’est intéressant parce que quand ma femme a commencé à travailler avec nous la première fois, elle a dit: "Les premiers six mois avec vous sont vraiment très étranges. Vous êtes à ce point ficelés serré qu’il n’est pas évident de trouver sa place là-dedans; c’est comme joindre les rangs d’une nouvelle famille…" Ça peut être difficile pour les gens de réaliser ce qui se passe dans le cercle, mais une fois à l’intérieur, c’est un très bon endroit où se trouver!" lance le musicien.

En attendant un éventuel retour en province pour présenter son prochain album intitulé Bossa Nova (sortie aux États-Unis le 27 avril), Pizzarelli consacrera les concerts de Québec au matériel du disque Live at Birdland (2003, Telarc Jazz). "Ensuite, on fait une grosse tournée avec plusieurs musiciens brésiliens au mois de mai, et j’espère qu’on va pouvoir revenir au Canada présenter ça bientôt. On parlait récemment d’essayer de revenir à Québec, si possible, pendant la saison des festivals…"

Le 13 février à 20 h 30 et le 14 février à 19 h et à 22 h 30
À l’Autre Caserne
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