Les Bebeat : Cocktail tribal
Musique

Les Bebeat : Cocktail tribal

Encore peu connue, mais animée par une énergie explosive, la formation Les Bebeat semble tirée de l’Afrique ou de l’Amérique latine.

Une forte odeur de tabac flotte dans le repaire enfumé des Bebeat, un groupe trifluvien qui mélange percussions et voix de femmes. Installés dans un local de l’Atelier Silex, ses quatre membres répètent avec discipline et précision. Curieusement, dès qu’ils touchent leurs instruments, le poids du quotidien s’allège, l’esprit quitte la réalité pour s’évader dans des contrées aussi éloignées que l’Afrique et l’Amérique latine. C’est le retour aux sources…

Formé il y a deux ans par Christian Laflamme, Fabiola Toupin, Marie-Anick Châteauneuf et Marilyne Berthiaume, le band n’a fait que de rares apparitions sur scène. Les musiciens, pris par leurs occupations respectives, économisent les rencontres, qui demandent de véritables acrobaties organisationnelles. Mais comme ils prennent toujours leur pied lorsqu’ils sont ensemble, ils gardent en vie ce projet aux sonorités tribales. Un genre de passe-temps artistique, un complément à leur carrière. "Les percussions n’ont pas la même importance dans nos vies, souligne Fabiola Toupin. Nous ne sommes pas tous rendus au même niveau, mais c’est ce qui rend l’expérience intéressante."

Le véritable coup d’envoi du quatuor a eu lieu l’été dernier alors qu’il arpentait les rues du centre-ville de Trois-Rivières dans le cadre d’une des activités de l’International de l’art vocal. Dynamique, il a accroché l’oreille d’un public qui lui était jusqu’alors inaccessible. Sorti des bars, endroits souvent mal adaptés à ses performances, il pouvait enfin laisser sa musique s’exprimer librement, s’envoler dans le vent.

L’essence des Bebeat
Le répertoire des Bebeat s’articule autour d’un vaste éventail de rythmes traditionnels latins et africains. Christian Laflamme, percussionniste aguerri, les fusionne à d’autres sonorités afin d’obtenir une matière hybride. Il revisite des pièces de Gainsbourg, de Sergio Mendes, de Maxime Le Forestier, s’attarde à des œuvres en créole et en hébreu. En fait, il appose sa griffe, et tout se met à "groover". Il tient cependant à mentionner que leurs prestations n’ont rien d’un jam, tout étant réglé comme une montre. "Le band est basé sur le mariage des voix. Et j’aime qu’il y ait beaucoup d’espace, de vide, entre la voix d’une fille et une mélodie. Si la mélodie est assez forte, la chanson va pouvoir vivre d’elle-même…" conclut le passionné du tempo.

Le 12 février à 21 h 30
Au Nord-Ouest Café
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