Manouche : Classique gitan
Bohèmes sympathiques, les six musiciens de Manouche évoluent à une vitesse effrénée. Est-ce leur formation ou bien leur expérience de scène qui leur rentrent dans le corps? Mystère… Une chose est certaine, ces gitans des temps modernes sont animés par une folie qui ne cesse de grandir.
Manouche
existe depuis bientôt cinq ans. Ses membres d’origine se sont rencontrés au Conservatoire de musique de Québec. Alors campés dans une formation classique, ils ont curieusement bifurqué vers les rythmes klezmer et tziganes. Une drôle d’histoire d’amour, voire d’amitié. Après un nombre impressionnant de spectacles et Apprenti moustachu, un premier album sorti à l’automne 2003, ils se trouvent à 10 000 lieues de leur point de départ. Une métamorphose agréable, signe qu’une maturité s’installe.
Jouant souvent à guichets fermés dans les clubs qu’il visite (ce qui l’étonne à chaque fois!), le groupe Manouche désire maintenant s’attaquer au réseau des Maisons de la culture. C’est du moins l’intention de son accordéoniste, Luzio Atobelli. "Je ne veux pas que l’on sorte complètement des bars, signale-t-il. Mais je crois que pour notre avenir musical, il est très important d’investir une partie de notre métier dans des concerts d’écoute. Car, dans 10 ans, je ne suis pas sûr d’avoir encore le goût de jouer dans les bars!"
Le groupe explore différents aspects de la musique tzigane, dont le répertoire s’avère aussi vaste que celui du jazz. Comparé à Bratsch, il effectue le pont entre le genre occidental et oriental. Au début, il interprétait surtout des pièces du folklore gitan. Puis, redoublant d’assurance, il s’est lancé dans la création de son propre matériel: des compositions qui cultivent un côté festif, en plus de tendre vers une incroyable profondeur. Étonnamment, tous les musiciens de Manouche mettent la main à la pâte. "Et les différentes compositions reflètent la personnalité de chacun", souligne Atobelli. Pour le moment, la formation mise davantage sur des œuvres instrumentales. Cependant, le jeune accordéoniste aimerait bien, tout comme l’a déjà fait le clarinettiste (Guillaume Bourque), se commettre en tant que chanteur.
Bien que cinq des six membres soient toujours sur les bancs d’école, le groupe investit une somme importante d’énergie afin de sortir de l’ombre. "Manouche, c’est notre projet principal à tous. Ainsi, on ne peut pas partir en voyage comme on veut!" déclare Atobelli, un léger sourire dans la voix.
Née sous une bonne étoile, la formation Manouche s’apprête à enregistrer un second album. Si tout fonctionne comme prévu, ce dernier devrait se retrouver sur les rayons cet automne. Un opus qui mettra en lumière leur folie grandissante.
Le 21 février à 20 h 30
À la Pierre angulaire
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