Ima : Petit nom deviendra grand
À prime abord, il peut paraître kitch de prôner les valeurs de l’espoir, de l’amour et des paradis sur terre en ces temps d’insécurité et de rapidité. Mais lorsque l’artiste est si peu naïve et dégage la sincérité de Ima, il est plus facile d’y croire.
Jonathan Choquette
Photo : Dominic Gauthier
La jeune chanteuse de Châteauguay est pourtant bien loin du lyrisme des Isabelle Boulay, Linda Lemay et autres consœurs auxquelles il serait facile de la comparer. Elle entonne plutôt ses sentiments avec des paroles empreintes de simplicité, privées d’artifices.
La philosophie
"Je suis pas une preacher mais je veux donner espoir aux gens. Je veux que les gens essaient le moins possible de s’apitoyer, mais c’est tellement difficile quand les gens vivent dans la pauvreté, la peine et la violence. Je rêve de printemps, je rêve que les choses changent", explique Ima avec un scintillement dans les yeux et un sourire contagieux qui rappellent ceux d’une Amélie Poulain. Pourtant, la chanteuse n’estime pas avoir une philosophie de vie différente de la masse; elle se sent zen, c’est tout: "Ça prend toute une vie pour bâtir une philosophie". Elle prêche plutôt le positivisme et pour se ressourcer, elle visualise, fait du yoga et lit beaucoup sur les karmas et autres croyances. "Je suis intègre. J’assume mes erreurs, je me fais confiance et je fais confiance à la vie. Je suis vraiment pleine d’amour."
Quand à sa carrière, elle est consciente que tout va très vite mais elle attendait cela avec impatiente. "En même temps, j’essaie le plus possible de vivre le moment présent. Je le vis et je ne le réalise pas tout le temps." Ima considère qu’avec son jeune âge elle peut se permettre une panoplie de projets et voudrait donc bifurquer un jour vers le théâtre et la danse qu’elle a su toucher dans son enfance. Par contre, elle insiste sur le fait que la musique restera au cœur de ses pensées bien longtemps.
La musique
Pour la création de son son, Ima a su s’entourer de grands noms de l’industrie qui lui ont offert un projet dont seules les vedettes établies peuvent rêver. Avec des textes qui lui ont été donnés par des auteurs de calibre tels Eros Ramazzotti, Mario Pelchat, Sylvain Cossette – et une reprise de Zucchero -, le succès est déjà fort probable. De plus, Ima souligne à répétition le travail incomparable de Tino Izzo qui a travaillé entre autres avec Roch Voisine, Mario Pelchat, France D’amour, et qui a réalisé l’album de Ima en plus d’y être ingénieur de son, compositeur et instrumentiste. Pour couronner le tout, le résultat final fut masterisé à Londres par Tim Young qui a aussi finalisé les albums de Madonna, Massive Attack et Georges Michael. Malgré ces grands noms, encore faut-il que l’album soit bon. Le style pop-rock, aux limites du rock détente et de la pop énergie, crée un produit unique dans l’industrie culturelle québécoise qui ressemble beaucoup plus aux produits musicaux européens mais qui reste accessible à tous. "Ça c’est un album pop-rock que j’aime, que je suis fière de défendre mais je laisse la porte ouverte à plein de sortes de style. C’est pas parce que tu t’en vas quelque part qu’il faut que tu restes là", conclut-elle en se laissant errer à son Ima…gination.
Le 21 février, 20 h
À l’Auditorium Dufour
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