British Sea Power : Aux pays des merveilles

Difficile à croire mais vrai, le profil de la reine d’Angleterre apparaît sur les pièces de monnaie de plus d’une trentaine de pays, et l’hymne national grec contient 158 couplets. Ces informations au caractère légèrement insolite se retrouvent sur le site Web officiel de la formation anglaise British Sea Power. Un groupe en vogue au pays de Sa Majesté et qui, contrairement à bien de ses congénères surestimés, propose assez de viande autour de l’os pour que son passage à Montréal mérite l’attention des adeptes de Joy Division, Pulp ou même David Bowie.

"Je ne trouve pas ces nouvelles si insolites que ça, explique Yan, chanteur du combo. Notre intérêt pour ces faits inhabituels provient directement de notre goût pour la lecture et l’histoire, qui nous amène à découvrir une multitude de choses. Nous avons d’ailleurs écrit une pièce (The Spirit of St. Louis) sur le premier homme à avoir traversé l’Atlantique en avion sans escale, Charles Lindbergh, un sujet peu commun pour une pièce rock. Nous étions complètement étonnés d’apprendre qu’il avait réalisé son exploit en n’apportant qu’un compas et quelques sandwichs."

Se produisant souvent sur des scènes qu’il a parsemées de branches d’arbres et d’animaux en plastique, British Sea Power affiche un penchant extravagant qui a fait sa réputation sur le vieux continent. "L’ambiance des salles de concert nous paraît souvent sombre et lourde. Jouer entourés d’éléments de la nature nous rend joyeux. Nous apportons des oiseaux en plastique, un hibou, un héron. Nous sommes des amoureux de plein air et d’ornithologie."

Formé à Reading en 1999, le quatuor, qui lançait l’an dernier The Decline of British Sea Power, déménagea bien vite à Brighton pour s’y produire une fois par mois, histoire de peaufiner ses compositions mais aussi sa mise en scène particulière. Il fut rapidement étiqueté de groupe art rock, "ce qui signifie, bien sûr, être créatif musicalement et textuellement, mais aussi être inventif dans sa manière d’agir. Il y a un archipel d’îles situé au sud-ouest de l’Angleterre, les îles Scilly. Les gens y vivent avec à peu près 50 ans de retard sur la civilisation moderne. Nous sommes allés y jouer alors qu’aucun autre groupe de musique n’y avait mis les pieds auparavant. L’expérience fut étrange, mais pour moi, c’est un exemple parfait de créativité et d’originalité".

Le 9 mars
À la Sala Rossa
Voir calendrier Rock/Pop