Kermess : RIP 1995-2004
La nouvelle est tombée cet automne. Épuisés par les aléas de l’industrie de la musique, les quatre membres du groupe Kermess ont décidé de mettre un terme à une aventure qui durait depuis près de 10 ans. Post-mortem avec le sympathique chanteur de la formation, SYLVAIN TREMBLAY.
Lancé par le concours Cégep Rock en 1996, Kermess a connu une carrière intéressante, surtout lorsque l’on s’attarde aux chiffres: trois albums vendus à 22 000 exemplaires, plus de 300 spectacles, deux nominations au Gala de l’ADISQ, deux hits radio (Y’a pas grand-chose et Le Nouveau Millénaire)…
Mais les dessous de l’industrie auront eu le dessus sur les musiciens originaires de Coaticook. "On se demandait si on avait vraiment une place. Certains nous trouvaient trop rock, d’autres, pas assez. Certains nous trouvaient trop intellos, d’autres, pas assez. On était toujours entre les deux", explique Sylvain.
La décision de ranger les guitares s’est prise d’un commun accord, au moment où il aurait fallu enregistrer un quatrième album et reprendre les fastidieux contacts avec les compagnies de disques. "On n’osait pas se le dire, mais tout le monde avait la même idée en tête, note Sylvain. Avec le troisième album, on avait atteint ce qu’on pouvait ensemble.
La vie aussi a fait son œuvre. Le bassiste, Mario Landry, est directeur du Musée Beaulne de Coaticook en plus d’être papa. Le guitariste, Dominic "Wiggy" Morin, va aussi connaître les joies de la paternité. Et musicalement, les gars commençaient à prendre des tangentes différentes. Mais quelles que soient les raisons de la rupture, celle-ci s’est faite dans la bonne entente. "On va continuer à se voir et à jammer. On est encore des super bons chums", assure Sylvain.
Maintenant que le deuil est fait, le chanteur ne se sent plus amer. Les bons moments avec Kermess auront été nombreux: la tournée avec The Tea Party, Woodstock en Beauce, les FrancoFolies, la tournée en Belgique, pour ne nommer que ceux-là. "Je suis vraiment content parce que les salles étaient pratiquement toujours pleines. Nous avions pas mal d’ampleur par rapport à l’exposure qu’on avait dans les médias."
Pour terminer l’aventure en beauté, le groupe offre un show d’adieu au Café du Palais ce mercredi 10 mars. Nostalgiques, les gars de Kermess? "C’est sûr que ce n’est pas une partie de plaisir de faire un show d’adieu, mais moi je vois ça comme un gros party. Vu que c’est une des dernières fois que je fais les tounes, je rentre vraiment dedans."
Et même si c’est la fin de Kermess, ce n’est pas celle des carrières respectives des membres du groupe, chacun ayant des projets de son côté. Mario se consacre au Musée, Wiggy souhaite composer des chansons pour d’autres artistes, Sylvain travaille avec le chanteur Jean-François Dubé en plus de faire partie d’un groupe qui fonctionne plutôt bien avec le batteur Martin Beauregard. En attendant que ces projets fleurissent, les fans ne voudront pas manquer le dernier rendez-vous avec le band, qui restera toujours l’un des bons groupes de rock alternatif québécois.
Le 10 mars à 22 h
Au Café du Palais
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