Le Duo Lépine : Musique de femmes
Bien que l’histoire ait retenu davantage le nom des compositeurs de sexe masculin, quelques femmes ont réussi, parfois par des moyens détournés, à laisser leur empreinte dans l’univers de la musique. Le Duo Lépine leur rend hommage lors de son dernier concert de la saison, Les Grandes Femmes.
Karine Gélinas
Mû par le désir de créer des programmes originaux, le Duo Lépine articule, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, un concert autour des compositrices qui ont marqué l’histoire de la musique, du moins dans le répertoire piano et violoncelle. Si ce concept sort des sentiers battus, il lui a cependant demandé un peu plus de recherche que de coutume.
Le métier d’écrire de la musique a longtemps été réservé aux hommes. Jusqu’au début du XXe siècle, les dames intéressées par cet art devaient user d’ingéniosité pour se faire publier, raconte Nathalie Lépine. Certaines ont ainsi emprunté un pseudonyme, d’autres l’identité d’un proche parent, comme Fanny Mendelssohn Hensel qui signait sous le nom de son célèbre frère, Felix. C’est ce qui explique que les œuvres produites par une femme s’avèrent souvent difficiles à retracer. À titre d’exemple, Sébastien Lépine (violoncelle), la partie masculine de la formation, souligne qu’il leur aura fallu, à sa sœur Nathalie (piano) et à lui, une année complète avant de réussir à mettre la main sur les partitions d’une pièce de Mélanie Bonis, pianiste française du XIXe siècle.
Limité par son type d’orchestration (piano et violoncelle), le Duo Lépine s’est surtout intéressé aux réalisations de Nadia Boulanger, de Fanny Mendelssohn Hensel, de Rebecca Clark, de Mélanie Bonis et de la Canadienne Jean Coulthard. Des artistes qui ont dû se frotter à de nombreux préjugés au cours de leur carrière et dont les pièces choisies présentent la même qualité: elles brillent de romantisme.
Fidèles à leurs habitudes, les deux musiciens enrichiront leur soirée Les Grandes Femmes d’une portion historique au cours de laquelle ils exposeront des anecdotes relatives aux œuvres qu’ils ont sélectionnées. "C’est un complément pour une bonne écoute", insiste Nathalie Lépine.
Des œuvres qui voyagent
Si les membres du Duo Lépine ont surtout vaqué à leurs occupations respectives au cours des derniers mois, ils se préparent maintenant pour un concert bien spécial, en plus d’élaborer leur saison 2004-2005. Nathalie et Sébastien Lépine participeront à l’International Chamber Music Festival de Niagara l’été prochain. Un projet encore nébuleux, mais auquel ils ont hâte de participer. Ils y interpréteront, entre autres, Sonate pour piano et violoncelle, de Jean Coulthard, qui s’inscrit aussi dans leur concert Les Grandes Femmes.
Les 6 et 8 mars à 20 h
Au Centre culturel Pauline-Julien
Le 10 mars à 20 h
À l’auditorium de l’Académie des Estacades
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