Les Denis Drolet : Un moon au soleil
Gagnants de l’Olivier 2004 du meilleur numéro comique, LES DENIS DROLET sont de passage dans la région. Découverte du groupe, qui navigue entre l’humour et la musique.
Arrivé à l’avance au point de rendez-vous avec les humoristes/chanteurs des Denis Drolet, je tue le temps à écrire quelques phrases automatiques absurdes et grivoises qui, au premier coup d’œil, seraient sujettes à se retrouver sur l’un des futurs disques du groupe.
"J’aime bien quand tu parles d’écœurer une fille qui roule ses R, évaluera le jovial et non barbu Vincent Léonard. Autrement, ça manque un peu de deuxième degré."
Que ce soit à propos de leurs paroles, leurs vestons bruns, leurs chansons mélodiques à souhait (mon filleul de deux ans chante Fantastique) ou même leur apparence physique, les commentaires sur les Drolet ont déboulé avec abondance au cours de la dernière année. "À la base, c’était clair pour nous que Les Denis Drolet étaient des personnages, révèle Sébastien Dubé, dit le barbu. Nous pensions que les gens le cerneraient aussitôt, mais non. On nous attaque personnellement en nous traitant de maudits gros dopés qui boivent du shampoing à la télé." "Vous vous habillez tout le temps de la même façon et vos paroles, c’est n’importe quoi!" imite Vincent (dit Les Palettes) sur un ton narquois, avant de se défendre en reprenant les paroles de La Lune, une pièce popularisée par Isabelle Boulay sur les ondes des radios commerciales. "J’entends les vampires qui poussent des soupirs. C’est quoi ça si c’est pas n’importe quoi? Il est venu le temps des cathédrales… Pas tant que ça! Nous avons juste un style de poésie automatique, un peu comme le voulait Claude Gauvreau, à l’époque."
Admirateur également d’Ionesco, de Jarry, mais aussi de Claude Meunier, de RBO et des Simpson, le duo de Saint-Jérôme travaille présentement à l’écriture de son deuxième album, en plus de multiplier les apparitions télévisuelles à Fun noir et à Merci bonsoir; une manière pour eux de dépeindre la société tout en évitant de visiter les sentiers déjà battus de leurs collègues humoristes. "C’est la touche vraie mais absurde de la vie qui nous rejoint, explique Vincent. Jeune, je croyais que les autos voleraient en 2004. Ce n’est peut-être pas encore arrivé, mais nous avons des pizzas en forme de pochettes que l’on peut mettre 60 secondes dans une machine nommée micro-ondes et elles deviennent chaudes. Ça me fait capoter. Nous parlons de gomme au steak dans nos chansons; bien nous en sommes rendus là. J’ai vu de la gomme à la pizza! Nous ne cherchons pas à dénoncer le progrès humain, nous ne faisons que le constater."
C’est dans cet esprit que le groupe s’installera au Club Soda avec sept collaborateurs/ musiciens dont le danseur Just-to-buy Mylove, pour ce que Vincent qualifie lui-même d’anthologie des Drolet. "La mise en scène sera beaucoup plus théâtrale. Il y aura des sketchs et des parties stand-up. Nous jouerons l’album presque en totalité et nous avons même eu du budget pour nous acheter une immense affiche de Tom Selleck, notre idole en matière de moustache et de coupe de cheveux parfaite. Mr. Baseball est définitivement un très grand film."
Le 6 mars à 20 h
Au Théâtre Palace
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