Poxy : Punk-rock samouraï
Jouer de la musique, voilà tout ce qui importe pour XAVIER CAFÉÏNE. Aux commandes de son nouveau groupe Poxy, il compte bien surmonter les obstacles qui ont eu raison de Caféïne et conquérir de nouveaux publics, autant ici qu’à l’étranger.
Difficile, au départ, de ne pas s’enquérir de ce qui a bien pu entraîner la fin de Caféïne, groupe glam-punk-garage fort apprécié sur la scène alternative francophone au Québec et en Ontario. "C’est pas mal mort de sa belle mort", confie son maître d’œuvre, Xavier Caféïne. "Mais qu’est-ce que t’as pensé de Poxy?" demande-t-il aussitôt. Certes, les similarités avec son ancienne formation abondent, avec peut-être une tournure rock’n’roll plus popy et, à une exception près, des pièces chantées entièrement dans la langue de Shakespeare. "C’est pas le même trip, concède-t-il. C’est toujours un band punk, faut pas se tromper, mais c’est peut-être plus d’une autre école; je suis allé chercher dans les Cure, les Pixies, des trucs que j’écoutais déjà mais que j’appliquais pas dans ma musique. Je pense que j’ai ouvert un peu plus l’éventail", poursuit le chanteur, multi-instrumentiste et coréalisateur (avec Philippe Messier) du premier album éponyme de Poxy, lancé récemment sur DustyTracks.
Un virage à 180 degrés eut été surprenant; après tout, le frontman n’a rien perdu de sa fougue, et son comparse caféïnomane Éric Sonic (guitare) l’a suivi pour ce nouveau périple, auquel participent aussi le bassiste Rick Valentine (ex-Demolition) et le frère de Xavier, Sam Caféïne, à la batterie, qui avait été confiée en partie à Michel Langevin (Voivod) pour l’enregistrement. Ravi d’avoir enfin eu la chance de faire un disque autrement qu’en un marathon de trois ou quatre jours, Xavier précise que le choix de l’anglais pour ce projet est essentiellement une question d’ "esthétique musicale". "Je vais en refaire, de la musique en français! Là, ça passe comme si j’étais en crisse contre ma langue; c’est pas ça pantoute! Poxy, il s’agit de le mettre dans le lecteur CD puis le monde va comprendre tout de suite que c’est fait pour être comme ça!.. En fait, le but premier, c’est de pouvoir faire de la musique parce qu’avec Caféïne, on ne jouait pas beaucoup. C’était dur de se "booker"; on était une espèce de monstre, un genre de Frankenstein du rock québécois", déplore-t-il. Avec Poxy, il espère dompter l’attitude frileuse de nombreux tenanciers de clubs puis éventuellement tâter les marchés européen et américain. "C’est clair qu’on va pousser cet album-là le plus haut qu’on peut; c’est un peu ça l’aventure Poxy. Il ne faut rien tenir pour acquis mais en même temps, il faut tenter sa chance…"
Le 6 mars à 20 h avec Surcharge
Au Kashmir
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