Rencontre avec Jamil : Come on, les glands!
Musique

Rencontre avec Jamil : Come on, les glands!

C’était un secret bien gardé, même chez les artistes locaux dont il s’occupait. Jusqu’à ce jam d’enfer dans une chambre d’hôtel à Tadoussac avec les musiciens d’Anne- Marie Gélinas. Aujourd’hui, JAMIL AZZAOUI, le chanteur masqué de Pepe Inc., œuvre à visage découvert. Gare à vos fesses!

Jamil Azzaoui n’est pas exactement un jeune premier. Connu comme le loup blanc dans l’industrie québécoise du disque et du spectacle depuis tantôt 15 ans, ce Marocain au rire sonore et aux cheveux bouclés s’est occupé de la promo de Cabrel, Aznavour et Isabelle Boulay, entre autres. Mais c’est aux côtés de Richard Desjardins et de Dan Bigras, à l’époque où les deux tournaient en solo, qu’il s’est découvert le goût d’écrire et de chanter lui-même ses chansons: "C’est ça, mon école. Si tu fais une chanson qui ne se défend pas avec guitare et voix, change de métier. T’es pas dans la bonne job! Quand l’instrumentation commence à prendre l’attention du public au détriment du texte, ça ne marche plus. Au Québec, on fait de la musique; moi, je fais de la chanson!"

Il dit ça, pourtant on ne s’ennuie pas une seconde lors de la performance musicale de Jamil. Flanqué d’un jeune bassiste et d’un vétéran batteur, le maître de cérémonie assure à la gratte. Et les jokes sont gratuites. "À la sortie du show, les gens me disent: vous êtes juste trois, on a l’impression d’écouter un orchestre au complet. Eh bien, voilà!"

Car tout est direct et vivant dans l’art de Jamil. Après l’épisode cocasse d’un groupe fantôme (Pepe Inc.) avec son Greatest Hits, le patron du Petit Medley à Montréal a pris comme cobaye la clientèle de sa chaleureuse petite boîte à chanson pendant le talent show de ses employés. Simple et cinglant, son premier album vient d’apparaître dans le top des ventes. Écrits d’un jet et sans ratures, des titres comme Je ronfle, Je pète au lit et Les Glands démontrent qu’avec l’humour, on peut faire passer bien des choses. Mais l’essentiel, dit l’intéressé: "Le disque doit être un dérivé du spectacle et non l’inverse."

Alors, pour vérifier s’il avait encore le goût, l’été dernier, Jamil a pris sa guitare et s’est booké lui-même une traversée de la Gaspésie en solitaire. Il y retourne la semaine prochaine pour une nouvelle Passion en 13 stations. Il appelle ça le "Gaspesian International Red Lobster Tour". Et il éclate de rire encore!

Il faut quand même lui poser deux questions graves:

Qu’est-ce qui t’a vraiment amené sur scène?
"Un burn-out. J’étais dans le bois. J’ai ressorti ma guitare et là je me suis juré de ne plus jamais la ranger. C’était il y a six ou sept ans. Maintenant, j’ai trop besoin de ça. Je fais des chansons par nécessité. En fait, je me fous de la logique et de la manière dont j’écris. C’est rythmique. Et chanter, c’est physique…"

Avec sa gueule de métèque, l’auteur de Pitié pour les femmes! serait-il le dernier macho?
"Je ne suis pas macho, mais je suis un mec. C’est tout ce que j’affirme dans cet album-là. Je parle des hommes à travers les femmes et je les égratigne pas mal aussi tout au long du disque. Je leur dis: "Come on, les gars! Portez vos culottes!""

Voilà qui ne tombera pas dans des oreilles de sourds.

Le 7 mars à 20 h 30
Au P’tit Pub
Voir calendrier Rock / Pop