Gaétan Leclerc : Le vrai p’tit bonheur!
GAÉTAN LECLERC, neveu de Félix, voit sa carrière prendre de nouvelles proportions depuis sa participation au spectacle de la Fête nationale sur les plaines d’Abraham à Québec l’an dernier. Sous l’averse de contrats, il s’apprête maintenant à sillonner le Québec, et peut-être même la France, en compagnie de sa fille GENEVIÈVE et de sa nièce ANNE-MARIE CÔTÉ.
Une écharpe au cou, la démarche lente, mais assurée, Gaétan Leclerc arrive de son travail de tous les jours. Au premier coup d’œil, impossible de gager que l’homme en veston olive voyage autour de la province pour perpétuer l’œuvre de son célèbre oncle, Félix. Il réalise pourtant entre 70 et 80 spectacles par année, et l’intérêt du public ne fait que véritablement commencer.
Chez les Leclerc, la musique semble être une histoire de famille. Initié au rythme par sa mère, l’interprète de Sainte-Marthe-du-Cap se souvient des nombreux instruments qui meublaient la maison de sa jeunesse: piano, violon, guitare, harmonica, accordéons. Un merveilleux terrain de jeu pour l’artiste en devenir qu’il était. Gaétan se rappelle aussi les petites escales de Félix, un homme qui l’impressionnait beaucoup tant par son talent de compositeur que par ses qualités de conteur.
Comme les pièces d’un puzzle qui s’imbriquent les unes dans les autres, ces éléments du passé lui ont lentement dessiné une voie à suivre: celle de garder vivante la poésie du chansonnier de l’île d’Orléans. Un chemin emprunté par ses propres enfants.
Gaétan Leclerc a autrefois chanté avec son fils. Aujourd’hui, c’est avec sa fille Geneviève (pianiste) qu’il recrée une cellule sur scène. Et à partir du spectacle qu’il donnera au Studio Ricard de Louiseville le 13 mars, sa nièce Anne-Marie Côté (violoniste) remplacera Caroline Vallières, sa violoncelliste partie en Amérique du Sud. "Je vais triper, laisse-t-il échapper. Le mariage est bon, la chimie est belle. Mais je ne comprends pas pourquoi je me retrouve toujours à jouer de la musique avec des jeunes!" La larme à l’œil, il continue: "En fait, je me considère chanceux, car il n’y a pas beaucoup de parents qui peuvent se vanter de faire des activités aussi intenses avec leur enfant. On fait beaucoup de route ensemble, on réalise des spectacles…"
Devant un public, Gaétan Leclerc résiste difficilement à son envie de raconter. Il nourrit donc ses soirées de courtes anecdotes sur la vie de Félix Leclerc et de sa famille. "J’aime bien raconter des histoires drôles", sourit-il. Côté chanson, il mêle des classiques de son oncle et des pièces moins connues comme Le Petit Soulier rose ou Les Dimanches, qui parle de ses parents. Il effectue aussi quelques clins d’œil à d’autres compositeurs qu’il aime. Et ses compositions? Peu convaincu de son talent, le chanteur s’exclame: "Voilà le danger d’interpréter un si grand personnage! J’essaie d’écrire des choses, mais… Interpréter, je ne vois pas ça comme un fardeau. Il vaut mieux interpréter des choses que les gens aiment que de composer des chansons qui n’obtiennent aucun écho. Et je suis comblé d’avoir la chance de chanter Félix."
Très apprécié partout où il met les pieds, le Trifluvien voit de nouvelles portes s’ouvrir à lui. Invité d’honneur à la Journée de l’Hymne au printemps à Saguenay, il devrait aussi s’envoler l’automne prochain pour Saint-Pierre-et-Miquelon. Serait-ce un premier pas vers le pays de Chirac? Peut-être bien. "En France, Félix est loin d’être mort!" rayonne Leclerc.
Le 13 mars à 21 h
Au Studio Ricard
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