Trop loin l’Irlande : En mutation
La formation Trop loin l’Irlande, poussée par un vent nouveau, élargit ses horizons. Autrefois active uniquement à la Saint-Patrick, elle assiste aujourd’hui à la métamorphose de son calendrier annuel, qui présente de moins en moins de périodes creuses. Conséquence directe de l’arrivée d’un gérant dans son paysage, mais aussi de la belle synergie de ses trois musiciens, Philippe Powers, Isabelle Lefebvre et Gilles Hamelin, qui ont toujours gardé le moral même lors des moments les plus difficiles.
Après trois ans à visiter les boîtes trifluviennes, le groupe de folklore irlandais a récemment commencé à se sentir à l’étroit dans son milieu. C’est pourquoi il a traîné ses pénates dans différentes villes de la province, dont Joliette, la Mecque de la musique traditionnelle au Québec, où la réponse s’est révélée très positive.
Trop loin l’Irlande se démarque beaucoup par son approche musicale. Plutôt marginal, le trio inclut le clavier à la nomenclature de ses instruments et insiste sur les harmonies vocales. S’il s’est fait les dents sur du matériel 100 % irlandais, il a développé un son qui lui est propre. Gardant intactes les mélodies originales, il s’amuse à modifier les arrangements et le rythme des œuvres traditionnelles. "On s’est trouvé un nouveau filon, raconte Gilles Hamelin. Isabelle fait des versions françaises de certaines chansons. Selon moi, c’est une belle façon de s’approprier le répertoire irlandais. Ça va permettre au public de savoir de quoi les chansons parlent, en plus de nous ouvrir éventuellement les portes de festivals comme les Fêtes de la Nouvelle-France." La langue de Molière est-elle vraiment de mise pour les pièces irlandaises? "Il faut travailler très fort pour que ça sonne bien, parce que cette dernière est plus cassante que le gaélique", explique Isabelle Lefebvre. Le résultat, quoique surprenant à la première écoute, s’avère très léger et pétillant, au dire de Philippe Powers.
Le groupe, plus uni que jamais, entend bien enregistrer un second album. Cependant, il ne veut pas précipiter les choses. Cette attitude, il l’applique fidèlement à tous les aspects de sa carrière. Ainsi, lorsque la question d’une percée à l’étranger est abordée, Isabelle articule doucement: "Sans brusquer les événements, ça va arriver. C’est le naturel, la loi de la non-résistance."
Le 13 mars
Au Pub Broadway
Les 15 et 16 mars à 17 h et le 17 mars à 21 h 30
Au Nord-Ouest Café
Voir calendrier Folk/Country/Blues