Entretien avec Michel Rivard : Version simplifiée

Le sourire dans la voix, l’auteur de Maudit Bonheur raconte qu’il ne reste plus que quelques représentations avant la clôture de sa tournée Michel Rivard en spectacle intime. Le Théâtre Belcourt constitue en effet l’un de ses derniers arrêts. Étrangement, ce périple aurait dû se terminer il y a bien longtemps. Mais comme le public ne cessait d’en redemander, Michel Rivard a accepté de poursuivre l’aventure jusqu’au printemps 2004. Une série de spectacles qui s’achèvera par un repos du guerrier bien mérité, l’auteur-compositeur-interprète ayant presque oublié la signification du mot vacances.

En deux ans, le show acoustique a beaucoup changé, mais pas de manière spectaculaire. L’ancien membre de Beau Dommage insiste plutôt sur une évolution organique. Si Francis Covan l’a accompagné dès les débuts de la tournée, Mario Légaré s’est greffé au noyau en cours de route. (Ce dernier a récemment laissé sa place au percussionniste Sylvain Clavet afin de jouer aux côtés de Lhasa de Sela en Europe.) Adepte de la spontanéité, Rivard ajoute qu’il aime bien modeler chaque spectacle selon ses humeurs et celle de la salle visitée, surtout qu’il a le privilège de travailler à partir d’un répertoire d’une cinquantaine de chansons. Il crée donc des ambiances sur mesure, des atmosphères enrichies de notes humoristiques et de certaines de ses expériences personnelles. "On projette toujours un peu ce qu’on vit, explique-t-il. Je n’ai pas une vie de show-business… j’ai une existence normale. En fait, je vois mon métier comme quelque chose d’artisanal et mon but c’est de bien le faire, de prendre la vie quotidienne et de la poétiser. J’ai une grande volonté de rester près des gens."

"live"
Le chanteur de 52 ans immortalisera prochainement Michel Rivard en spectacle intime. Il lancera un album live, enregistré lors de 16 représentations, dont 8 en province. Le disque devrait aussi regrouper quelques extraits de Chaises musicales, un show présenté huit fois l’été dernier au Cabaret Music-Hall à Montréal, lors duquel il recevait un invité différent chaque soir. Rivard souligne que cet album prendra l’allure d’une rétrospective de sa carrière musicale. Un petit cadeau pour ses fans. "Ce disque n’est pas un besoin essentiel pour moi, c’est plutôt une demande du public", admet-il.

Avec sa tournée en formation réduite, qui tire actuellement à sa fin, le féru de culture a fait un véritable malheur. "Si je le voulais, je pourrais continuer à rouler longtemps dans les petites salles, mais j’ai bien hâte d’avoir du temps à moi. Depuis quatre ou cinq ans, ça n’a pas arrêté, souligne-t-il. J’ai besoin de vacances pour penser à ce que j’ai à raconter." Il imagine déjà le moment où il côtoiera la tranquillité: il s’éloignera de l’univers de la scène, retournera au Festival en chanson de Petite-Vallée comme conseiller, se remettra à la plume. "Quand je me retrouve au neutre, la pulsion d’artiste se fait sentir et c’est pour écrire des chansons", conclut-il.

Le 26 mars à 20 h
Au Théâtre Belcourt
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