Pretty Girls Make Graves : Confidences d’une voyageuse
Se déroulant sous le ciel d’Austin au Texas, le South by Southwest est l’un des plus gros festivals de musique indépendante en Amérique du Nord, sinon le plus gros. Ce n’est pas mêlant, tentez de joindre un groupe indie américain durant la fin de semaine du festival et vous avez huit chances sur dix qu’il se retrouve à Austin.
"Je suis vraiment excitée", lance d’emblée Andrea Zollo, chanteuse de la formation Pretty Girls Make Graves, qui se trouve justement au beau milieu des rues de la ville texane, téléphone portable à la main. "Nous sommes arrivés hier et nous ne faisons que courir à gauche et à droite afin de nous acquitter de nos obligations et découvrir de nouveaux groupes. Nous voulions vraiment voir TV on the Radio qui jouait hier soir, mais nous avions un test de son au même moment. Aujourd’hui, nous donnons un concert cet après-midi et un autre ce soir. Je te jure, c’est super. Je me promène dans la rue et je rencontre constamment des musiciens. Il y a énormément de bons groupes en ville, mais autant de mauvais. L’ambiance est très particulière."
Avec tout ce que la formation rock de Seattle a vécu au cours des derniers mois, il fait franchement bon d’entendre Andrea vibrer de bonheur. Car depuis la parution sur Matador du dernier compact, The New Romance, plusieurs tuiles sont tombées sur la tête des musiciens de Pretty Girls Make Graves. Leur camion fut d’abord subtilisé ainsi que son contenu: amplis et autre matériel. Victime d’une infection au poumon, Andrea devait par la suite annuler certains concerts en Angleterre. Et tout récemment, le groupe perdait son guitariste Nathan Thelen qui souhaitait abandonner la vie de rockeur pour se consacrer à sa famille et sa petite fille de neuf mois. "Depuis notre formation (en 2001), nous sommes en tournée perpétuelle. Nos malchances en sont les conséquences. Avant d’annuler quelques concerts, j’étais déjà malade depuis des mois. Mon état s’est aggravé en Europe alors que nous étions complètement brûlés. De son côté, Nathan a envie de voir grandir sa fille. C’est une bonne nouvelle pour lui, mais pas pour nous! Pour l’instant, notre but est de terminer notre présente tournée nord-américaine et de prendre une période de repos." Seth Jabour de Les Savy Fav prendra la relève de Nathan jusqu’à cette pause amplement méritée.
Avec une musique aux limites du punk de Fugazi, Pretty Girls Make Graves n’a pas qu’attiré la malchance en passant sa vie dans ses valises, il s’est forgé une solide réputation avec un son virulent non loin d’At the Drive-In. Sans porter ardemment l’étiquette de féministe, Andrea fut comparée aux icônes féministes issues du même État de Washington: Bikini Kill et Sleater-Kinney. "Les gens me croient très forte, mais je suis une fille plutôt réservée. Je n’aime pas me livrer facilement. Les textes de mes chansons sont inspirés de ma vie personnelle, mais j’ai tendance à rester vague dans mes propos. Je suis par contre plus précise lorsque je veux passer des messages sociaux." S’ensuivit une conversation politique se résumant à peu près ainsi: Bush doit lever les pattes de la Maison-Blanche…
Le 30 mars
Au Cabaret Music-Hall
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