Ariane Gauthier : Déménagement printanier
Abstraction faite de ses apparitions subtiles, ARIANE GAUTHIER est bien discrète. Occupée à composer et à préparer son prochain rôle, la jeune aylmeroise s’interrompt le temps d’un court retour aux sources. Entretien avec celle qui fut Juliette.
Il y a longtemps qu’
Ariane Gauthier promet un album, un spectacle. Pourquoi maintenant?
"En fait, l’album est encore à l’état embryonnaire. J’aime prendre mon temps et bien faire les choses. La Basoche m’a proposé d’y faire mon premier spectacle solo et j’attendais d’être prête. Maintenant, je le suis. Comme ce fut le cas pour les vedettes de télé-réalité, mon rôle dans Roméo et Juliette m’a propulsée dans le milieu musical, mais une fois redescendue sur terre, ce n’était pas une raison pour me précipiter."
Tu n’étais pas prête à présenter tes chansons?
"J’ai accepté plusieurs expériences. Entre autres, cette année, j’ai co-animé le Bal de neige et participé à l’hommage à Eddie Marnay. Par contre, je n’ai jamais eu l’occasion de faire mes choses seules. Pour moi, ce spectacle est mon premier "tout": mon premier spectacle solo, mon premier spectacle incluant mes compositions, mon premier spectacle où je suis la tête d’affiche. Je n’ai d’autre choix que de me faire plaisir puisque je ne connais même pas encore mon public. Ce sera l’occasion de voir les réactions de la salle et mes réactions personnelles sur scène."
À quoi ressemble alors un récital d’Ariane Gauthier?
"Je voulais un spectacle très théâtral puisque j’aime les concepts, j’aime l’interprétation. Il est certain que la comédie musicale va y transparaître. Le tiers des pièces est formé de mes compositions et les autres interprétations ont été tirées de cabarets ou sont des chansons à texte. C’est assez universel pour que je puisse espérer transporter ce show pendant quelque temps."
Tu seras de la distribution francophone de Rent. Tu délaisses encore ta carrière solo?
"J’aimerais bien devenir la première femme "Robert Marien", avec une carrière solo qui va dans le même sens que mes interprétations en comédie musicale. Pas nécessairement pop, ou classique, peut-être expérimentale. Au Québec, le théâtre musical n’a pas encore de public. Contrairement aux États-Unis, ici, culturellement, ce n’est pas établi. Nous devons donc aller chercher ce public par la radio, par la commercialisation. J’espère un jour que ça cessera pour laisser plus de place à l’expression."
Contrairement à Roméo et Juliette, Rent t’a offert un second rôle pour donner les premiers à des interprètes sans expérience du théâtre musical. N’est-ce pas frustrant?
"Dans des shows comme ceux-là, tout est question de casting. Dans le cas de Rent, je ne me verrais pas du tout dans un autre rôle. Ce n’est pas une pièce facile, je "deale" avec la drogue, la consommation, l’affirmation et le lesbianisme. Vaut mieux faire un bon deuxième rôle qu’un mauvais premier. Il faut penser que je n’avais pas d’expérience avant de jouer Juliette; Jean-François Breau non plus avant Don Juan. N’avoir pas eu ma chance aussi rapidement, c’est certain que j’aurais aussi tenté le coup à l’Académie."
Les 2 et 3 avril
À la Basoche
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