Mononc' Serge : Et c'est pas fini…
Musique

Mononc’ Serge : Et c’est pas fini…

Une tout autre académie sera sur la scène du Vieux Théâtre de La Baie le 10 avril. Beaucoup plus destructrice et diabolique, L’Académie du massacre surgit sans doute des pires cauchemars des fans de Wilfred.

L’Académie du massacre

unit sur un même disque l’univers croustillant et satirique de Mononc’ Serge à celui plus poil, pesant et satanique d’Anonymus. Mélange surprenant? Pas du tout. Même que pour Mononc’, on sent le retour aux sources.

"L’une des premières pièces que j’ai apprises à la basse était Heaven’s on Fire de Kiss, se remémore l’auteur de Mourir pour le Canada. J’étais un "nerd" à cette époque, mais j’écoutais du métal (Iron Maiden, Dio, Ozzy Osbourne, Venom). Je rêvais d’être un vrai rockeur méchant. Maintenant, je regarde les photos et j’ai vraiment l’air épais. Un petit jovial bedonnant aux cheveux gras et aux grosses lunettes qui porte un chandail de Scorpions. Ridicule!"

Aujourd’hui, malgré le pastiche cynique de l’écolier destructeur, plus personne n’osera se moquer de l’équation derrière L’Académie du massacre, un compact qui réunit plusieurs anciens succès de Serge et quelques chansons inédites. Si, par leur énergie, des titres comme Môman Dion ou Marijuana se prêtaient dès leur conception aux arrangements métalliques, il en va autrement pour Le Bad Trip du siècle, Le Gala de l’ADISQ ou encore Les Patates (premier extrait, surveillez bien le vidéoclip), qui furent réarrangés pour faire place à la puissance extrême du son très carré d’Anonymus. "Le but n’était pas seulement de reprendre mes pièces les plus heavy, mais de toucher aussi au répertoire plus acoustique pour le changer drastiquement. Nous ne pouvions pas non plus reprendre certaines de mes vieilles chansons à cause de leur côté actuel maintenant dépassé."

L’actualité n’a pas cédé sa place pour autant. Avec cinq nouvelles compositions causant entre autres de Sébastien Benoit, du sentiment antiaméricain des terroristes et d’un Godzilla (toujours lui) fuyant après une élimination à Star Académie, les adeptes de la littérature sergeoise ont de jolis clins d’œil frais et grinçants à se mettre sous la dent. Parmi ceux-ci, une savoureuse anecdote concernant le Quai des Brumes un certain 13 juin 2003. Une fois cette pièce commercialisée, "le Quai risque définitivement de devenir un lieu de culte et de recueillement incontournable pour la scène métal", rigole l’oncle. Intrigués? Il faudra faire vos classes à cette académie du 666 pour en savoir plus.

Le 10 avril à 22h
Au Vieux Théâtre de La Baie

Vrais poils
"Nous aussi, nous avons déjà repris Heaven’s on Fire de Kiss!" sourient le bassiste et le guitariste/chanteur d’Anonymus, Oscar Souto et Marco Calliari. En plus d’amuser, la coïncidence démontre que bien avant leur rencontre lors du Festival Polliwog 2001, la formation possédait déjà plus d’un atome crochu avec Mononc’ Serge. "Avant de lui parler, nous nous étions amusés à reprendre Marijuana. Nous lui avions par la suite demandé de venir la chanter avec nous au Polliwog. L’idée d’une plus grande collaboration germait alors." Ironiquement, pendant qu’Anonymus accompagne le poète spirituel, deux membres du groupe, Carlos Araya et Oscar, accompagnent également Joey Belladonna (chanteur d’Anthrax) dans une tournée américaine. "C’est fou! Carlos a signé un autographe sur la pochette d’un disque d’Anthrax. La prochaine étape, c’est Mononc’ Serge qui signe sur un album d’Anthrax!!!"