The Rapture : Tous les chemins mènent… à New York
Bien avant les Strokes, Yeah Yeah Yeahs, Liars, Interpol ou The Rapture, l’underground new-yorkais a vibré pendant quelques années au rythme de la no wave – entre 1977 et 1982. Alors que la presse compare assez justement les deux courants, aucun des groupes actuels, tous établis dans la Grosse Pomme, n’affirme être la progéniture de ce mouvement. Mais est-ce si important?
Kim Gordon de Sonic Youth avouait, dans une entrevue, avoir été déçu d’apprendre que The Strokes ignoraient l’existence de DNA, remettant même en question le potentiel du groupe! "C’est de la foutaise! Personne n’a à connaître par obligation tous les mouvements musicaux passés ou présents pour faire de la bonne musique", rétorque Luke Jenner, l’un des membres fondateurs des Rapture avec Vito Roccoforte (batteur). En réécoutant quelques classiques de la no wave, on peut en effet établir certaines comparaisons. Le sax de James White and the Blacks superposé au rythme funk minimaliste de Liquid Liquid puis mêlé aux triturations de DNA ferait certes un excellent morceau pour le quatuor. La musique des Rapture mérite tout autant le rapprochement avec le post-punk britannique de Gang of Four ou The Fall, sans oublier cette fougue proche des Happy Mondays. "À ce petit jeu, nous finirions par établir un parallèle avec tous les groupes de la planète, d’ajouter Jenner. Mais bon, c’est inévitable, il y aura toujours des rapprochements à faire. Ce qui compte, c’est que les gens apprécient notre musique et dansent pendant nos concerts!"
"J’ai connu une période horrible! Je n’avais aucune piaule où dormir, ce sont des amis qui m’hébergeaient, je ne pouvais pas me payer de dentiste ou de médecin et, par-dessus tout, aucun amour dans ma vie", relate Jenner à propos des années précédant le succès du groupe. Vito et lui quittent San Diego, leur ville natale, et s’installent à San Francisco en mai 1998. La ville leur semble peu propice à l’éclosion de leur talent et ils repartent cette fois pour Seattle. En 1999, The Rapture entame une tournée qui transportera le groupe au final à New York, que ses membres ne quitteront plus, du moins pour l’instant. De cette tournée naquit la mouture que l’on connaît aujourd’hui grâce à cette rencontre à Washington, un soir de concert, avec le bassiste Mattie Safer et le saxophoniste et claviériste Gabe Andruzzi. L’acquisition d’un saxophoniste s’avère non seulement un atout mais un coup de chance formidable. "J’ai toujours souhaité ajouter un sax à notre son. L’arrivée fortuite de Gabe n’a eu que du bon, d’autant plus qu’avec son talent et son expérience, il a su intégrer d’une manière impeccable son instrument."
The Rapture séduit par la suite DFA (Death From Above), un duo de réalisateurs, D.J. et producteurs. Tim Goldsworthy et James Murphy invitent les Rapture mais, pendant six mois, ils n’enregistrent aucun morceau; une profonde amitié naîtra toutefois à force de passer leurs soirées à écouter de la musique. "DFA a influencé notre son, ce fut un catalyseur. On leur a donné une grosse partie du mérite de notre succès mais ça ne me dérange pas vraiment. C’est un échange, nous avions les chansons et ils nous ont appris les rudiments du studio!" Pour le moment, Jenner ne peut affirmer s’ils poursuivront cette collaboration sur le prochain album.
Le 6 avril
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