Sam Roberts triomphe aux Junos
Le Montréalais Sam Roberts fut le grand gagnant visiblement surpris des prix de la musique canadienne, dont le gala se déroulait dimanche dernier au Rexall Place d’Edmonton. "Mais comment ça que c’est arrivé?" s’enquérait le chanteur dans son habituel français cassé (soooo charmant!), après avoir raflé trois prix, soit ceux de l’album rock de l’année et de l’album de l’année pour We Were Born in a Flame, en plus du prestigieux titre d’artiste de l’année. Les finalistes québécois étaient d’ailleurs nombreux et bien présents durant tout le week-end de festivités. Kevin Parent courait les partys, Simple Plan offrait une prestation aux côtés de Billy Talent, Finger Eleven et Three Days Grace, et le Montréalais d’adoption Buck 65 remportait le prix bien mérité d’album alternatif de l’année. De plus, The Dears, en nomination dans la catégorie nouveau groupe de l’année (prix remporté par Billy Talent), ont attiré une foule de fans, de gens de l’industrie et de hipsters sortis des bas-fonds de l’underground edmontois lors de leur show pré-Junos au New City, la veille du gala. mus_notes_alanis.jpg Alanis Morissette revisitait pour la première fois en 18 ans sa carrière d’animatrice (vous vous souvenez de l’émission You Can’t Do That on Television? Alanis, à l’âge de 12 ans!), et elle a su, malgré des gags qui semblaient parfois forcés, charmer les quelque 16 000 spectateurs présents sur place. Parmi les autres artistes à quitter Edmonton victorieux, les natifs des environs albertains Nickelback, qui ont ouvert le bal avec leur traditionnel arsenal pyrotechnique, remportaient le prix du groupe de l’année de même que le prix du public, tandis que Sarah McLachlan partageait son prix d’auteure-compositrice de l’année avec son collaborateur de longue date Pierre Marchand, et récoltait également le prix du meilleur album pop pour Afterglow lors du gala hors d’ondes. La prestation de la soirée revient sans doute à Nelly Furtado qui, pour interpréter Try et Powerless, était accompagnée du groupe aborigène White Fish Juniors et d’une centaine de fans défilant sur scène et affichant tous le mot "spirit". "Ce fut vraiment une expérience spirituelle pour moi, a expliqué la chanteuse, radieuse, à la suite de sa prestation, d’autant plus que c’est ce mot qui définit le mieux le caractère de la chanson Powerless." Ses efforts furent récompensés peu de temps après, lorsqu’on lui remit le prix de la chanson de l’année pour la même pièce. Note finale: un gros "chooouuu!" retentissant à l’égard du Toronto-centrique Globe and Mail. Le quotidien pancanadien a choisi de mettre Sarah McLachlan (native de Vancouver, mais basée à Toronto) en page frontispice, ignorant Sam Roberts, et allant même jusqu’à se tromper quant aux prix remportés par ce dernier.
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The Dears impressionnent Rolling  Stone
  Avant d’envahir Edmonton, le groupe passait, il y a environ  deux semaines, par Austin au Texas dans le cadre de South by  Southwest, un des festivals de musique alternative les plus  importants d’Amérique. Quelle ne fut pas ma fierté de tomber  sur une mention du légendaire magazine, qui couronnait les  Dears "Best band at SXSW"! On les décrit comme "un  groupe dont le chanteur noir au nom juif a une fixation sur les  Smiths, une section rythmique qui croit faire partie de Black  Sabbath et deux claviéristes d’une réelle beauté". Cool…
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  Débuts parisiens pour Les Cowboys  Fringants
  Parlant de triomphe hors Québec, c’est sans publicité ni  promotion, et sans même avoir fait paraître un album ou un  extrait radio en France, que Les Cowboys Fringants ont  rempli à pleine capacité l’Élysée Montmartre, une des plus  vieilles salles du quartier Pigalle. Ils y donnaient vendredi  dernier un spectacle unique qui, à en juger par la réaction des  fans français, a pris des proportions événementielles. Environ  1400 spectateurs étaient sur place, en grande partie grâce au  bouche à oreille généré par le fan club Internet/street  team français du groupe, Les Cousins Fringants. À  la suite du succès de ces débuts parisiens, on prévoit faire  paraître le cinquième album des Cowboys, annoncé pour  l’automne, simultanément en France et au Québec, en plus de  distribuer les quatre précédents en réédition française. Une  tournée du pays est aussi prévue pour 2005.
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En bref
  – La chanteuse Pink a été choisie pour  incarner son idole Janis Joplin dans le film biographique  Gospel According to Janis. Avant de râler (je vous  entends déjà!), ajoutons que le film sera réalisé par la  réputée documentariste musicale Peneloppe  Spheris, à qui l’on doit l’excellente série de films  The Decline of Western Civilization, qui relate  l’histoire du punk, du métal, etc., en plus de la réalisation  de Wayne’s World.
– Les mercantilistes sortent de l’ombre depuis  l’annonce de la réunion des Pixies. Ainsi,  Teenager of the Year, une comédie musicale (!) sur  Frank Black et son groupe, prendra l’affiche off-Broadway en  juillet. De plus, la compagnie DiscLive profitera de la tournée  estivale du groupe pour enregistrer chaque concert, mixer et  graver le tout sur CD, et mettre en vente le produit final pour  25 $ US à la sortie du show.