Patrick Beaulieu : Concours de circonstances
Musique

Patrick Beaulieu : Concours de circonstances

Il y a la musique d’aujourd’hui, puis il y a celle de demain. Celle-là s’écrit souvent sur les bancs d’école. Avec quelques condisciples, PATRICK BEAULIEU nous la laisse entrevoir…

Avec les difficultés que comporte le métier, on peut se demander ce qui pousse quelqu’un à vouloir faire compositeur. Bien sûr, il y a l’extraordinaire plaisir de la création, mais c’est après que les problèmes commencent… Une fois la musique écrite, il faut la faire interpréter, et de là à la faire interpréter assez souvent pour en vivre… Alors pourquoi?

J’ai posé la question à Patrick Beaulieu, finissant à la maîtrise en composition à l’Université de Montréal (avec Denis Gougeon), dont l’Atelier de musique contemporaine créera une œuvre lors de son prochain concert. "J’ai commencé à jouer du piano à l’âge de sept ans, mais j’ai arrêté lorsque je suis arrivé au cégep. À ce moment-là, je me suis dirigé en sciences pures. Je me suis ensuite inscrit au baccalauréat en physique à l’Université Laval, mais au bout d’une session, j’en ai eu assez… Alors je me suis réinscrit en piano et j’ai eu un cours de musique du 20e siècle. Ç’a été une révélation. J’ai suivi des leçons de composition avec Alain Perron d’abord, puis avec Éric Morin. J’ai adoré ça et je me suis rendu compte que j’avais des choses à dire. Je m’interroge un peu à savoir si la musique de concert a encore sa place aujourd’hui, parce que, visiblement, le public ne suit pas beaucoup… Il faudrait peut-être la sortir des contextes habituels, et je regarde de ce côté-là pour l’avenir."

Patrick Beaulieu remportait l’année dernière une troisième place au prix Sir Ernest-MacMillan du Concours des jeunes compositeurs de la SOCAN (Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) et le NEM créait l’une de ses œuvres lors de son concert d’ouverture de saison, en septembre. La commande de l’Atelier de musique contemporaine est en fait le prix attaché à la troisième place qu’il a remportée lors du concours de composition de l’Orchestre symphonique de l’Université (OUM). Night Life, que l’on entendra mardi, est une œuvre instrumentale en trois mouvements inspirée des rythmes urbains des musiques électroniques. Aussi au programme, des œuvres de Michel Boivin (2e prix au concours de l’OUM), Alejandra Odgers (étudiante à la maîtrise), et des maîtres Georges Aperghis et Xenakis. L’ensemble de l’Atelier de musique contemporaine est sous la direction de Lorraine Vaillancourt.