Quinimine : Mine de rien
Musique

Quinimine : Mine de rien

En empruntant la rue Boucher, depuis la rue Saint-Denis, pour se rendre dans un café italien du Mile-End, le lieu de notre rencontre avec le guitariste et chanteur de Quinimine, Gary Jansz, on aperçoit ces séries de maisons de ville et de condominiums fraîchement édifiés. Leur architecture fait malheureusement peine à voir dans ce paysage déjà déconstruit où la voie ferrée et les quelques autres bâtiments rappellent le passé ouvrier de ce quartier. C’est d’ailleurs l’environnement urbain qui sert en partie de trame au premier album du groupe montréalais.

Jansz avoue être choqué et consterné devant le laxisme des autorités et des gens: "Notre musique est une forme de métaphore sur l’architecture, principalement en ce qui concerne le patrimoine, le choix ou le désir de conserver les vieilles structures, les vieux édifices. Les choses vont beaucoup trop vite et on ne se rend plus compte de ce que l’on perd. C’est un véritable fléau! J’essaie de faire refléter le respect de ce passé, de ce patrimoine sur certains morceaux, en particulier sur les pièces Filaments (déjà parue sur un maxi mais réenregistrée pour l’album) et Cold Moonsoon." Cette dernière rend hommage au travail acharné de Jane Jacobs, auteure et militante pour le respect et l’harmonie des structures urbaines. S’ajoutent au message des textes écrits par Jansz, les peintures et le design de la superbe pochette de Like Pistons for Engines, création de l’artiste montréalaise Lulu Galway.

Sur le maxi Filaments, paru en 2002, des éléments folk et blues imprégnaient leur musique mais, cette fois, Jansz a préféré délaisser la "slide guitar" et le banjo. Plus près du slo-core de Bedhead, Low ou Codeine, des accents de Yo La Tengo s’immiscent également ici et là. "La musique de Quinimine se construit autour des influences des musiciens présents dans le groupe et, à l’exception de Keith Marchand et Alice Cantine toujours présents, plusieurs musiciens ont gravité autour du groupe. Ces influences changent aussi avec le temps, ce qui fait que notre prochain album risque bien de se rapprocher de l’improvisation et d’être plus dissonant!" Si une réputée étiquette de Chicago, Grey Flat, est tombée sous le charme de Quinimine, vous ne saurez pas y résister également.

Le 8 avril
À la Sala Rossa
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