Mariza : Le fabuleux destin de Mariza
Musique

Mariza : Le fabuleux destin de Mariza

C’est à Lisbonne, dans le petit restaurant de ses parents, que Mariza chante en public pour la première fois. Elle n’a alors que cinq ans. Aujourd’hui, la blonde chanteuse donne 150 concerts par an sur trois continents. Le mot "fado" veut dire "destin" en portugais. Ce n’est pas pour rien!

"Je n’aurais jamais cru ça, m’explique la jeune femme avec une évidente modestie. Quand je regarde les itinéraires qu’il nous reste à parcourir, je n’en reviens pas! Je ne sais pas si le fado va continuer d’être si populaire auprès des gens de cultures diverses et je ne m’explique pas qu’ils soient si réceptifs. Moi, je me contente de monter sur scène et de l’interpréter de mon mieux."

Un incident a néanmoins marqué le dernier récital de la chanteuse portugaise à Montréal. Après une poignante interprétation du classique Menino Do Bairro Negro, Mariza, toute digne, s’aventure à expliquer au public le contexte de la prochaine chanson avec quelques mots d’un anglais laborieux, question de ne pas limiter la communication à l’auditoire lusophone qui remplit la moitié du Spectrum. La prenant pour Aznavour, un spectateur lui gueule alors avec hargne, du milieu du parterre pétrifié: "On parle frrrançais, icitte!" Elle qui ne baragouine que quelques mots usuels dans la langue de Molière reste interloquée. Mais l’individu s’acharne. Je vous dis qu’on est fier d’être québécois dans des moments comme ça!

Nommée "meilleure artiste de musique du monde, toutes catégories" par la BBC l’an passé, élue "personnalité de l’année" par la presse étrangère au Portugal devant une liste de personnalités politiques dont le président lui-même, Mariza incarne sur scène la grâce et l’intensité de toute la force de sa superbe voix. En fait, ça fait bientôt 18 mois qu’elle tourne avec la même formation, et son guitariste acoustique Antonio Neto est un véritable ami d’enfance qui la suit depuis ses débuts. Le titre du deuxième album, Fado Curvo, suggère pourtant que la vie n’est pas une ligne droite, et la musique non plus.

"Si je n’étais pas musicienne, peut-être que je serais en art culinaire. Mais chanter pour chanter, je ne me vois pas m’impliquer dans une autre sorte de musique. Quand tu te trouves, ce n’est pas la peine de continuer à chercher. Le fado, c’est mon truc, c’est par lui que j’exprime toutes mes émotions."

Le 16 avril
Au Spectrum
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