Serge Provost : Concert des nations
Le Nouvel Ensemble Moderne (NEM) fête ses 15 ans et c’est à nous de recevoir les cadeaux puisque l’ensemble nous offrira deux créations américaines et deux créations mondiales. L’une d’elle est du compositeur montréalais SERGE PROVOST. Il nous la présente.
Lorraine Vaillancourt, fondatrice du NEM, peut être fière de la feuille de route de son ensemble. Le NEM est en effet l’un des meilleurs ambassadeurs de la musique d’ici à l’échelle internationale, un rôle qu’il a acquis grâce à de nombreuses collaborations prestigieuses, que ce soit en partageant la scène avec Les Percussions de Strasbourg, en invitant à Montréal des compositeurs comme Mauricio Kagel ou en enregistrant à l’IRCAM la musique de Jonathan Harvey. Aussi, bien sûr, en créant les œuvres des compositeurs d’ici. Le Grand Concert de ce quinzième anniversaire nous offrira un peu de tout cela puisque les musiciennes françaises Françoise Rivalland (cymbalum) et Sonia Wieder-Atherton (violoncelle) seront présentes pour interpréter deux pièces créées l’année dernière en Europe et commandées par le Centre de création musicale GMEM de Marseille à Georges Aperghis et Betsy Jolas. Le NEM interprétera aussi en première des œuvres commandées au compositeur mexicain Luis de Pablo et à Serge Provost.
Ce dernier, professeur de composition au Conservatoire de musique de Montréal, connaît bien l’ensemble, qui a créé, entre autres, son opéra Le Vampire et la Nymphomane (livret de Claude Gauvreau). Son œuvre précédente, La Pietre che canta, créée par le Trio Fibonacci l’année dernière, a connu un grand succès. Sa plus récente s’intitule Les ruines du Paradis. "J’ai pu assister à la Septième Exposition internationale d’architecture à la Biennale de Venise, en 2000, explique-t-il, et le pavillon russe présentait une exposition dont j’ai repris le titre. Le premier étage présentait des photos de paysages dévastés, de ruines laissées par les guerres, et qui laissaient un goût de cendre. Le deuxième étage présentait des photos de l’URSS, de ce qu’a été l’utopie du paradis communiste, de sa gloire passée jusqu’à sa déconfiture. On cherche toujours a recréer le paradis perdu, jusqu’à la prochaine guerre… Après mon retour, il y a eu l’Irak, puis le 11 septembre… De quoi provoquer une réflexion profonde."
"Bien sûr, poursuit Serge Provost, la musique ne peut pas décrire tout cela, mais ces informations, ces réflexions sont en moi lorsque j’écris et finissent par s’inscrire dans la musique. L’œuvre est tour à tour sombre et lumineuse, ce qui créé une bipolarité dramatique qui se tisse tout au long des 22 minutes de la pièce."
Serge Provost présentera son œuvre en avant-première dans le cadre des Rencontres du NEM à la Chapelle historique du Bon-Pasteur, le 17 avril, à 14 h.
Grand Concert annuel 15e Anniversaire
Le 21 avril
À la Salle Claude-Champagne
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