Valley of the Giants : Pot-pourri
Formé de membres de groupes hautement estimés tant ici qu’à l’étranger, Valley of the Giants retiendra sans l’ombre d’un doute l’attention. Mais sachez que cette rencontre naquit avant toute chose de l’amitié qui unit chacun d’entre eux plutôt que d’un quelconque coup promotionnel. L’instigateur, Anthony Seck (Shalabi Effect), raconte la genèse de ce projet musical. "Disons que ça fait assez longtemps que je joue avec chacun d’entre eux. Un jour que j’étais en compagnie de Sophie Trudeau (GodSpeed You! Black Emperor, A Silver Mt. Zion), je lui ai fait entendre quelques pièces enregistrées sur un quatre pistes. Brendan Canning (Broken Social Scene) et moi avions l’habitude de jouer dans son salon pour le plaisir. J’ai aussi fait partie de Strawberry, le groupe de Deirdre Smith et Scott Garett, le temps d’une tournée. Bref, on se disait que ce serait agréable d’enregistrer quelque chose tous ensemble!" Mentionnons aussi la présence de Charles Spearin (Do Make Say Think), du bluesman Steve Marriner et de quelques autres membres dont son frère, le guitariste de flamenco John Seck.
"Une histoire de famille, ouais!" ajoute Anthony en riant. C’est que le père d’Anthony, le capitaine John E.R. Seck, participe aussi au projet. Sur la pièce Whaling Tale, un des moments forts du disque, il narre le triste sort d’un pingouin dévoré par des épaulards, drame dont il fut témoin alors qu’il chassait les baleines dans l’Arctique, il y a plus de 50 ans. "Mon père n’avait même pas entendu la musique qui l’accompagnerait, on lui a juste dit: "Vas-y, raconte-nous une histoire!"" On sent en effet qu’une chimie opère sur cet album éponyme, et Anthony reconnaît avoir apprécié énormément l’expérience: "La vie en studio n’est pas toujours agréable, mais là ce fut différent. Il y avait une très belle énergie. L’avantage, c’est que chacun peut s’exprimer librement avec son instrument. À partir de prémisses et parfois de rien du tout, nous avons réussi à composer ces pièces en quelques jours." Compte tenu de l’emploi du temps assez chargé des membres de Valley of the Giants, ce concert est une heureuse surprise. "Ce n’est pas évident de rassembler tout ce monde mais on avait très envie d’amener ce projet jusqu’à la scène, de poursuivre l’expérience."
Tout allait donc pour le mieux jusqu’à ce qu’un malentendu vienne gâcher un brin l’aventure. Dans un communiqué signé par Anthony Seck, paru sur le site Internet du groupe, il écrit que le film Westworld aurait servi d’inspiration pendant la séance d’enregistrement de l’album. La presse, à l’écoute du disque, aura aussitôt comparé les deux œuvres pour en tirer une conclusion assez évidente: cet album ne ressemble aucunement à la bande sonore de ce film. "Jamais plus je ne dévoilerai l’origine ou l’inspiration de mes chansons. Je laisserai planer le mystère la prochaine fois! ironise Seck. Je devais remettre une description des chansons pour la promotion du disque et ça s’est retrouvé sur le site. En fait, Westworld n’a inspiré que les paroles de la pièce du même titre, et seulement en partie. Mais je ne m’en fais pas trop au fond, je sais que les auditeurs seront plus perspicaces."
Le 16 avril
À la Sala Rossa
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