Retour de son : Richard Desjardins et Ève Cournoyer
Le samedi 17 avril au Grand Théâtre
De l’or en barre
Oui, le sixième match de la série Canadiens-Bruins pouvait être alléchant. Mais plusieurs ont judicieusement résisté à la tentation pour assister à un des trop rares concerts de Richard Desjardins. La salle comble a tout d’abord réservé un bel accueil à Ève Cournoyer qui, émue devant l’imposante foule, s’est montrée pleine d’humour et d’entregent. D’une voix claire, elle a candidement livré son folk à la fois introspectif et engagé, rehaussé par les lap steel et Telecaster de Roger Myron puis les chœurs de Maude Favreau. La participation vocale de sa fille Jeanne sur les deux dernières pièces a conclu en beauté une charmante rencontre. Et ce n’était que le hors-d’œuvre. Car en quelques mesures seulement, Desjardins justifie sans peine un public conquis d’avance et le culte que lui vouent nombre d’artistes québécois. Conteur hors pair, il assaisonne ses poignantes chansons d’intermèdes poétiques, d’anecdotes drôlement savoureuses et de pointes bien senties à l’endroit des Bush, Charest, Wilfred et autres fléaux contemporains. Aussi lumineux derrière le piano qu’à la guitare, il a parcouru en deux heures l’essentiel de son riche répertoire (insistant sur Kanasuta), appuyé à merveille par Marie-Soleil Bélanger (violon), Didier Dumoutier (accordéon), Normand Guilbault (contrebasse) et Claude Fradette (lap steel, guitares), le tout sur une sonorité exceptionnelle. Pour le match de hockey, on n’avait qu’à programmer le vidéo. Quant au concert, s’il existe un enregistrement, il vaut son pesant d’or.