

Retour de son : Richard Desjardins et Ève Cournoyer
					
											Patrick Ouellet
																Photo : Erick Labbé
																
																				
				
			Le samedi 17 avril au Grand Théâtre
De l’or en barre
  Oui, le sixième match de la série Canadiens-Bruins pouvait être  alléchant. Mais plusieurs ont judicieusement résisté à la  tentation pour assister à un des trop rares concerts de  Richard Desjardins. La salle comble a tout  d’abord réservé un bel accueil à Ève Cournoyer  qui, émue devant l’imposante foule, s’est montrée pleine  d’humour et d’entregent. D’une voix claire, elle a candidement  livré son folk à la fois introspectif et engagé, rehaussé par  les lap steel et Telecaster de Roger  Myron puis les chœurs de Maude  Favreau. La participation vocale de sa fille  Jeanne sur les deux dernières pièces a conclu  en beauté une charmante rencontre. Et ce n’était que le  hors-d’œuvre. Car en quelques mesures seulement, Desjardins  justifie sans peine un public conquis d’avance et le culte que  lui vouent nombre d’artistes québécois. Conteur hors pair, il  assaisonne ses poignantes chansons d’intermèdes poétiques,  d’anecdotes drôlement savoureuses et de pointes bien senties à  l’endroit des Bush, Charest, Wilfred et autres fléaux  contemporains. Aussi lumineux derrière le piano qu’à la  guitare, il a parcouru en deux heures l’essentiel de son riche  répertoire (insistant sur Kanasuta), appuyé à  merveille par Marie-Soleil Bélanger (violon),  Didier Dumoutier (accordéon), Normand  Guilbault (contrebasse) et Claude  Fradette (lap steel, guitares), le tout sur  une sonorité exceptionnelle. Pour le match de hockey, on  n’avait qu’à programmer le vidéo. Quant au concert, s’il existe  un enregistrement, il vaut son pesant d’or.