The Sixth String : Rencontre du sixième type
Musique

The Sixth String : Rencontre du sixième type

À partir des maquettes résultant de cinq prolifiques années d’expérimentation, la formation The Sixth String parvient à créer un univers sonore des plus singuliers, ayant comme toile de fond le récit mouvementé d’une âme en détresse à la poursuite du bonheur. Bienvenue à bord, aller simple  seulement.

Ça débute sous le signe de la crise. Le type en question pète les plombs et décide de fuir le monde futile qui l’entoure. S’amorce alors une périlleuse odyssée, où se succéderont d’incontournables questionnements et de curieuses rencontres, la désillusion frayant étroitement avec l’espoir tandis qu’il hésite entre couper définitivement les ponts avec cette existence et effectuer les changements nécessaires pour s’y adapter. Voilà l’essentiel thématique du fabuleux voyage musical que propose le duo de Québec The Sixth String avec son troisième essai, A Typical Dream in Color (DupliCactions/Les Mécènes).

Pour la mise en scène de ce périple auditif, les multi-instrumentistes Alexandre Larose et Ludovic Boily ont élaboré 10 actes sous forme de rock aérien aux inflexions psychédéliques, baignées de guitares en apesanteur, de claviers oniriques et de textures électro grisantes. "Ce qui a été long, ç’a été de ramasser tous les jams qui avaient été faits, de structurer tout ça et d’en faire le montage, explique Alexandre. On en avait tellement; les premiers démos pour cet album-là remontent à 98… Il fallait s’assurer que tout se tienne et que l’intérêt soit maintenu du début à la fin, comme une fiction au cinéma", poursuit-il, ajoutant que la traditionnelle structure couplet-refrain se prêtait mal au concept de songe éveillé. "Personnellement, j’aime bien être surpris par ce que j’écoute alors j’ai tendance à essayer de surprendre; il faut que je m’étonne moi-même au départ, sinon je suis déçu et je passe à autre chose…"

Évidemment, transposer intégralement cet immense travail en spectacle nécessiterait un orchestre et des moyens techniques imposants, à moins de confier une large part du boulot à l’informatique, ce que le duo souhaite éviter. C’est pourquoi en concert, il misera sur l’aspect organique des morceaux. "Ce qu’on a de plus compliqué comme instruments en show, c’est un genre de petit orgue en plastique et une pédale de delay ", rigole Ludovic, ajoutant que la formation pourra compter sur un troisième membre lors du lancement au Tam Tam Café, le bassiste Serge Pelletier. "On est plus un groupe de studio, en fait. Des spectacles, jusqu’à maintenant, on n’en a pas fait beaucoup, admet Ludovic. On crée en studio puis après on apprend les tounes pour les faire sur scène, contrairement à la plupart des groupes. Mais ça donne quelque chose d’assez cru, d’intime et de spontané…"

Ce film, d’abord mis en musique, serait en cours de production par Alexandre, qui étudie le cinéma à l’Université Concordia. L’album précédent était d’ailleurs la trame sonore d’un long-métrage, Docteur mutant, réalisé par les compères multidisciplinaires en 2002. Un autre projet d’envergure serait aussi dans l’air: la présentation en "hexaphonie" d’A Typical Dream… "J’ai fait trois mix différents de l’album sur trois CD, chacun en stéréo, qu’on fait jouer sur trois systèmes de son en synchro, ce qui donne six canaux", explique Alex. "Et ça donne vraiment un feeling spatial; tout bouge autour de toi, ça avance, ça tourne… T’es vraiment dans une bulle", poursuit Ludovic. "Ça permet de diluer un peu l’album, enchaîne Alex. Parce qu’il y a beaucoup de monde qui le trouve un peu dense. Mais on a essayé avec des amis et ça fonctionnait bien…" Bientôt dans une galaxie près de chez vous.

Le 24 avril à 20 h
Au Tam Tam Café
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