Yves Marchand : Prendre le temps
Musique

Yves Marchand : Prendre le temps

Autre ancien membre de l’étonnante pouponnière à talents qu’était le groupe Zébulon, YVES MARCHAND offre enfin quelques-unes des chansons qu’il conservait dans sa manche depuis trop longtemps. Panorama.

Si l’écriture est pour lui un grand défi, Yves Marchand le relève brillamment avec un premier album bourré de cachet, empreint de l’esprit blues-folk qu’il ramène de son Témiscamingue natal. Belvédère abrite 11 plages vibrantes de douceur et de simplicité, qu’il nous livre sur le ton de la confidence, un peu comme à son jeune fils endormi dans une pièce adjacente quand il préparait son disque, aux aurores de la paternité. "Je jouais tout doucement et chantais vraiment pas fort; ça se fait bien dans l’intimité, la composition. Et je chantais pour moi, aussi. Parce qu’au début, tu ne penses pas vraiment à faire un album; tu joues des chansons pour toi, pour te faire plaisir, te calmer, te faire rire ou raviver des souvenirs… Jusqu’à en avoir assez et des suffisamment bonnes pour pouvoir penser en faire un disque." Un premier projet solo assez collectif pour Marchand, si l’on tient compte des multiples musiciens et collaborateurs ayant participé à l’enregistrement, parmi lesquels Jimmy Bourgoing (batterie), Sylvain Quesnel (guitares), Jean-François Aubé et Normand Cyr (basse), Vicky et Émilien Marchand (son fils, voix), sans oublier le camarade "zébulonais" Alain Quirion aux conseils musicaux.

Concoctant ses propres morceaux depuis une époque bien antérieure à l’aventure Zébulon, l’auteur-compositeur-interprète explique avoir été le plus fidèle possible aux premiers jets de ses chansons, afin d’en préserver toute l’essence. "La naïveté, c’est important! Après plusieurs années dans le métier, ça peut être difficile de retrouver cette fraîcheur-là. Et avec un enfant en bas âge chez moi, je le regardais aller, à découvrir des nouvelles choses tous les jours… Ça t’ouvre les yeux et te fait prendre le temps de t’arrêter. D’où le Belvédère; t’arrêtes puis tu regardes", explique l’habitué des claviers, qui s’est mis à la guitare et à l’harmonica pour l’occasion, histoire d’épicer le processus créatif. "J’avais besoin de me faire déstabiliser un peu, par un instrument que je ne contrôle pas et qui m’émerveille tout de suite, dès que je l’attaque… Et tout ça m’a mené à aborder le piano de manière différente aussi; moins rythmique que dans Zébulon, peut-être plus atmosphérique…" Mission accomplie sur disque; il ne reste plus qu’à espérer les concerts, que l’on souhaite nombreux et imminents.

Belvédère
Yves Marchand
(Audiogram / Select)