Alain Lefèvre : Pianiste engagé
Musique

Alain Lefèvre : Pianiste engagé

Rencontrer un artiste de la trempe d’ALAIN LEFÈVRE a de quoi impressionner. Le pianiste québécois a conquis les auditoires de partout à travers le monde avec ses interprétations de Mozart, Gershwin, Liszt et autres compositeurs de renom. Mais ce samedi, c’est son répertoire à lui, ses propres compositions issues de son disque Carnet de notes, qu’il viendra présenter au Théâtre Granada.

Un homme d’opinions que cet Alain Lefèvre! Bien avant de parler de son récital, il commence l’entrevue en se désolant de voir les concerts classiques désertés, en déplorant qu’un phénomène comme Star Académie occupe tant de place et en s’inquiétant que les États-Unis soient dirigés par un homme comme George Bush…

"La démocratie passe par la culture. Pour être capable de voter, pour être capable d’être un démocrate, pour être capable de faire en sorte que la liberté survive dans notre société, il faut l’éduquer, cette société", estime le pianiste qui s’insurgera plus tard contre le fait que les Californiens aient élu Arnold Schwarzenegger comme gouverneur, "un pur moron, l’aboutissement de l’imbécillité", dixit Alain Lefèvre.

C’est pourquoi le musicien québécois n’hésite pas à aller rencontrer les jeunes pour leur jaser culture, mais surtout pour leur faire découvrir l’univers fascinant de la musique classique. Chaque année, il visite environ 28 000 jeunes dans les écoles à travers le monde. Et pour son concert au Granada, il a décidé de faire une petite place à deux chanteurs de la relève: Léane Labrèche-D’Or, fille de Marc Labrèche, et Hugo, fils de Lisette Lapointe. Le pianiste croit tellement en leur talent qu’il leur a composé chacun une pièce.

Pour un pianiste de cette trempe, c’est tout un défi de présenter ses propres compositions en concert. "C’est difficile parce que j’ai l’impression d’être tout nu. Quand je joue du Chopin, du Beethoven, du Brahms, je me cache derrière le compositeur. Je ne suis que l’interprète. Quand je fais mes compositions, je mets vraiment mes sentiments à nu, surtout que les compositions sont toutes reliées à des histoires et des choses qui me sont arrivées." Une de ses pièces raconte notamment l’histoire d’amour de ses beaux-parents, Blanche et Louis, originaires de Sherbrooke.

Le musicien se sent d’ailleurs chez lui ici. C’est peut-être pour cette raison qu’il a eu envie de faire un cadeau aux spectateurs sherbrookois. Son concert, il le donnera sur un piano Yamaha CF3S, un instrument d’une valeur de près de 200 000 $ qu’il fait venir de Toronto à ses frais. "C’est ma contribution! Je voulais que les gens soient gâtés."

Le 24 avril à 20 h 30
Au Théâtre Granada
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