Vladimir Sidorov : Murmures de la Russie
Installé depuis six ans au Québec, VLADIMIR SIDOROV s’est donné comme mission de faire connaître l’école russe de bayan en Amérique.
Vladimir Sidorov correspond presque en tout point à l’image qu’on peut se faire d’un musicien d’origine russe: blond, imposant, solide, réservé. Dès les premiers échanges, l’accordéoniste aux yeux de mer et au délicieux accent soviétique s’empresse de mettre ses balises. Peu enclin à parler de lui, il préfère déplacer le halo de lumière sur sa grande passion: la musique.
Né en 1970 à Volgograg en Russie, l’artiste grandit au sein de la classe prolétaire. De temps à autre, pour s’amuser, son père sort son accordéon, instrument très populaire auprès du peuple. Séduit par la sonorité de ce dernier, Vladimir Sidorov, alors enfant, rêve d’apprendre à en jouer.
Le Russe se souvient des paroles de son paternel lorsqu’il lui exprime son désir d’étudier le bayan: "Si tu vas à l’école de musique, tu finis!" La première année se déroule malheureusement sous le signe de la difficulté et le musicien âgé de sept ans songe à tout arrêter. Une enseignante, certaine de son potentiel, l’empêche cependant de quitter l’école. Ainsi, il passe à travers les différentes étapes de l’apprentissage de la musique et est diplômé du conservatoire de l’État d’Astrakan. Étonnamment, il rafle systématiquement tous les premiers prix des concours auxquels il participe. Vladimir Sidorov obtient finalement le titre de musicien de concert. Et dès 1997, il goûte au plaisir de jouer sur des scènes étrangères.
Grand accordéon de concert, le bayan porte le nom d’un personnage mythique de la Russie. Il offre plusieurs registres et octaves, dont les basses. De la main droite, le musicien peut jouer la mélodie, et de la gauche, l’accompagnement. Sa sonorité rappelle parfois l’orgue, le bandonéon, le violon… "Il y a un musicien qui a déjà dit que cet instrument respire comme une personne. Celui-ci se rapproche beaucoup de la voix humaine. C’est le même principe", souligne Vladimir Sidorov.
Le passionné interprète aussi bien des œuvres classiques que contemporaines. Il adapte des pièces de Piazzolla, qu’il adore pour sa simplicité, de Bach, de Chopin… Il écrit également. "Quand je compose, il y a juste moi. J’écris ce que je pense. C’est souvent triste, mélancolique", souligne celui qui adore donner des prestations en solo.
Le 1er mai à 20 h
Au Moulin Michel
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