Lakshminarayana Subramaniam : Violoniste global
C’est à Bangalore, en Inde, que je joins Lakshminarayana Subramaniam, l’un des plus grands violonistes vivants. Il sera à Montréal cette semaine pour un seul concert. Détour obligé.
L. Subramaniam est une véritable légende vivante du violon et certainement l’un des musiciens les plus polyvalents qui soient. L’un de ses disques récents, The Violin Legends, nous le présente en compagnie de Stéphane Grappelli et Yehudi Menhuin. Il y interprète entre autres des œuvres de Bach et de Paganini. Cependant, sur le disque dont il vient tout juste de terminer le mixage, Beyond Borders, c’est avec les claviéristes Herbie Hancock and George Duke, le bassiste Stanley Clarke, le violoniste Jean-Luc Ponty, le batteur Billy Cobham et le guitariste Larry Coryell qu’il s’amuse, dans un genre très différent. Et c’est encore autre chose qu’il nous présentera lors de son passage à Montréal.
"Il s’agira d’un concert de musique carnatique, la musique classique du sud de l’Inde, explique le violoniste, et je serai accompagné de deux percussionnistes, Mahesh Krishnamurthy (mridangam) et Vineeth Vyas (tablas). Vous savez, à vrai dire, 95 % de la musique que je joue est de la musique classique. Je ne pense pas à la musique carnatique comme à une musique "ethnique"." L. Subramaniam est connu pour avoir mis de l’avant une musique qu’il appelle Global Fusion, mais il revient toujours aux formes traditionnelles de musique indienne. "C’est de là que je viens. J’avais à peine deux ans lorsque mon père, le violoniste V. Lakshminarayana, m’apprenait à reconnaître les différentes formes de cette musique. Il était très ouvert aussi aux musiques de l’Ouest et notre environnement familial baignait littéralement dans la musique." Ses deux sœurs et sa mère pratiquaient le chant, tandis que ses deux frères L. Shankar (qui a joué avec Zappa et Peter Gabriel, entre autres) et L. Vaidyanathan (qui se consacre à la musique de films) sont, comme leur père, violonistes. "Nous avons longtemps joué en trio, mais nous ne l’avons pratiquement plus fait depuis le décès de notre père." Mais la collaboration familiale se poursuit avec sa fille Seetaa et son épouse Kavita Krishnamurti.
Presque toujours sur la route et entre deux lancements de disques (sa discographie atteint la centaine), L. Subramaniam poursuivra sa tournée américaine vers Dallas où il donnera le 9 mai un concert au Lakshminarayana Global Music Festival, un événement itinérant qu’il produit depuis 1992 à la mémoire de son père et qui vise à faire connaître partout la musique carnatique, mais aussi à intégrer cette dernière à la plus grande variété possible de styles musicaux (ses collaborations et les différents métissages qui en ressortent sont innombrables). Il retournera, après Dallas, en Europe et en Inde et reviendra vers New York où il donnera un concert le 31 juillet au Lincoln Center avec, parmi d’autres, George Duke et Stanley Clarke.
"J’ai lancé le concept de Global Music dans les années 70 et je suis heureux de voir que depuis de nombreuses personnes ont emboîté le pas. Pour moi, faire du jazz avec Jean-Luc Ponty, de la musique classique européenne avec le Brandenburg Symphony Orchestra ou de la musique d’inspiration japonaise avec la joueuse de koto Miya Masaoka, ce sont des façons de poursuivre l’œuvre de mon père et de faire entendre la musique au plus grand nombre de gens possible."
Le 1er mai, 20 h
Auditorium de l’École Westmount
4350, rue Sainte-Catherine Ouest, (514) 790-1245