Pépé et sa guitare : À fond la récréason!
Musique

Pépé et sa guitare : À fond la récréason!

Du Québec à la France, des grivoiseries à la romance, du one-man show au super-orchestre… PÉPÉ, les limites, connaît pas. Un an après la sortie de son premier album, le chansonnier punk continue de soulever les foules et n’entend pas se détendre la six cordes de sitôt. Confessions du maître de récréation.

Après avoir raflé les grands honneurs de quelques concours majeurs, lancé un premier recueil des plus rafraîchissants et fait sensation à maintes reprises chez nos cousins français, l’auteur-compositeur-interprète Philippe Proulx déballe son baluchon de délicieuses chansonnettes au Grand Théâtre pour un nouveau spectacle, toujours en duo avec sa fidèle guitare classique. "Je fais le cave en show et j’adore ça, rigole le jovial Carougeois. J’extériorise ma folie, un peu, je l’exagère pour me faire croire que dans le fond, je ne suis pas si pire que ça (rires)! C’est vraiment de la récréation cérébrale, Pépé et sa guitare; c’est un cadeau que je me fais…"

Quiconque est familier avec l’art du sympathique personnage sait qu’il n’a pas la langue dans sa poche et qu’il ne collectionne pas les tabous. Ce qui a valu à certaines de ses pièces d’être taxées de puériles et vulgaires par quelques prudes oreilles. "Bien, je les comprends, rétorque-t-il sans hésiter. Je sais que j’ai des tounes qui ne sont pas faites pour tout le monde, mais j’avais le goût de les faire… Je ne sais pas si ça va m’apporter des problèmes, mais ça fait partie de moi; ça me fait du bien, je suis à l’aise là-dedans et je trouve que je le fais bien (rires)! Puis il y a des gens qui aiment ça; comme Ostie qu’t’es laid, le monde me la demande et j’ai tout le temps le goût de la jouer, je ne me tannerai jamais", poursuit celui qui entamera son deuxième album à l’automne. "Et j’ai bien l’intention que ça ratisse encore plus large que le premier! Ça va être encore Pépé et sa guitare et, oui, il va y avoir des paroles approfondies et, oui, il va y en avoir des petites tounes connes de 30 secondes… Puis je viens de m’acheter un drum, alors il va y avoir de la batterie, de la guitare électrique et je vais me faire du fun; ça va être totalement éclaté…"

Pour concocter cet univers musical puisant autant dans les garages de banlieues américaines que dans les boîtes à chansons parisiennes, Pépé n’a qu’une seule source d’inspiration: "Je suis un amoureux de la vie! Je la remercie à peu près quatre fois par jour; je veux qu’elle continue à m’apporter des bons sujets de chansons, lance-t-il, confessant son faible pour les histoires de femmes. Je sais que c’est facile comme sujet, mais moi, j’ai rien contre la facilité; souvent, quand c’est simple, bien c’est que ça l’est, tout simplement; puis si c’est facile à comprendre, tant mieux. Et les filles, il y a une infinité de façons d’en parler. L’amour, ça fait partie de la vie; tout est rattaché à ça. S’il n’y en avait pas, la vie n’aurait pas de sens et n’en vaudrait pas la peine… J’espère que les filles pensent la même chose des gars!…"

Ramenant son esprit volatil au vif du sujet, Pépé dit apprécier grandement le plein contrôle et toute la latitude découlant de son projet solo, ce qui ne l’empêche toutefois pas de poursuivre son œuvre à temps partiel au sein des formations Flying Vomit (punk) et La Mauvaise Réputation (chanson), en plus de caresser d’autres projets d’envergure. "Ce que j’aime de jouer en groupe, c’est le fait de pouvoir se laisser aller et de se reposer sur les autres. Je préfère jouer en orchestre, en fait… Éventuellement, je vais me trouver des accompagnateurs pour Pépé, genre contrebasse, percussions; quelque chose de simple comme ça, pour rester un peu dans le même esprit. Puis un jour, je rêve d’avoir un orchestre à moi, genre Brian Setzer Orchestra, mais ce serait Pépé et son orchestre! J’aime faire de l’orchestration, écrire des arrangements… puis dire au monde quoi faire (rires)! Je dis ça, mais en même temps, j’aimerais trouver des musiciens qui soient meilleurs que moi pour que je leur sorte une idée et qu’ils me la jouent encore mieux que je l’imagine… Et c’est aussi pour le public que je ressens le besoin d’"upgrader" un peu; je ne vais pas attendre que les gens viennent me dire: "Ben, là, on commence à être tannés, fais donc autre chose"; j’essaie de changer puis d’évoluer…"

Le 12 mai à 20 h
À la Salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre
Voir calendrier Rock/Pop