Lesbians on Ecstasy : 4 filles dans le vent
Vous souvenez-vous du tube Like the Way I Do paru sur le premier compact de Melissa Etheridge en 1988? La chanteuse qui allait marquer son époque y traitait de jalousie sur un fond rock non loin de Stewart, Springsteen et Mellencamp.
Il y a quelques mois, on recevait une version house sensuelle de cette pièce qui, depuis la sortie du placard de madame Etheridge, fut vite récupérée par la communauté gay et lesbienne. On ne peut pas vraiment parler ici de reprise puisque les Montréalaises de Lesbians on Ecstasy à l’origine de la transformation en ont changé la musicalité de A à Z. Rock-folk à l’origine, la chanson est devenue une arme électronique redoutable pour tout D.J. qui souhaite voir une piste de danse en transe. Même la mélodie est méconnaissable. Il ne reste que les mots. "C’est le concept derrière Lesbians on Ecstasy, révèle la claviériste Bernie Bankrupt. Nous jouons avec des pièces classiques du répertoire folk lesbien. Nous pouvons n’en extirper qu’une phrase ou garder le texte dans son intégralité. Parfois, nous n’utilisons qu’un élément spécifique de la chanson."
Originale, la recette permet présentement aux Lesbians on Ecstasy d’acquérir une solide réputation sur la scène montréalaise; elles ouvraient entre autres pour Le Tigre lors de son dernier passage dans la Métropole. "Certains nous accusent de ne pas composer de pièces originales, mais au fond, elles le sont puisque nous les transformons complètement. Nous reprenons seulement l’idée de base pour l’apprêter à notre sauce."
Outre celle de Melissa, des pièces de k.d. lang et des Indigo Girls sont déjà passées à la moulinette. Le groupe leur injecte un érotisme sombre. L’intention n’est pas vraiment de choquer comme peut le faire Peaches, mais bien de rendre une facture sexy grâce à une réalisation étoffée.
À preuve, Bernie se réclame autant de Chicks on Speed (on remarque ici l’analogie avec Lesbians on Ecstasy) que de Daft Punk ou Basement Jaxx. "Il n’y a pas beaucoup de filles chez les producteurs électroniques. Le rêve serait évidemment de se tailler une place dans ce milieu."
Pour l’instant, le quatuor féminin termine l’enregistrement de son premier album à l’Hotel2tango de Godspeed et prévoit sa sortie au courant de l’été, juste avant une tournée qui amènera les filles sur les routes des États-Unis et du Canada. Et maintenant, qu’attendent les boys pour riposter et former les Gays sur le Vicodin???
Lesbians on Ecstasy en concert le 15 mai à la Sala Rossa à 21 h
Album disponible: un simple partagé avec The Unireverse paru sur Total Zero
Quartier de résidence: Mile-End
Clin d’oil montréalais: Le Météorite (1661, rue Sainte-Catherine Est)
Enregistrement qui marqua la vie de Bernie Bankrupt: Chicks on Speed, The Re-Releases of the Un-Releases.