André Duchesne (FIMAV) : Vieux de la vieille
André Duchesne est un habitué du FIMAV. Durant la première décennie du festival, il s’y est produit cinq fois et les années suivantes, il a presque toujours fait partie de l’équipe de régie technique. Le compositeur et guitariste y revient cette fois-ci à la tête d’un projet intitulé Cordes à danser.
"Rendons à César ce qui appartient à César, commente Duchesne, ce projet n’est pas une commande du FIMAV, mais plutôt du Festival des musiques de création du Saguenay-Lac-Saint-Jean où nous en présenterons la première la veille du concert de Victo." C’est à son retour d’une résidence d’un an en Allemagne que Duchesne s’est mis au travail sur ce projet, entre autres… "Je suis revenu avec quatre projets différents. L’un est un "rapport sonore" de mon séjour, je dois aussi y retourner pour le mixage d’un album enregistré en concert là-bas avec deux musiciens de dance music, et j’ai un projet de disque de chansons auquel je pense depuis un bout de temps et que je voudrais bien voir aboutir l’année prochaine." Et puis, bien sûr, ce nouveau projet avec un quatuor à cordes.
On sait que Duchesne a déjà eu son propre quatuor à cordes, Les 4 guitaristes de l’Apocalypso Bar, mais il s’agit ici d’un quatuor de forme un peu plus classique. "En fait, c’est la rencontre du quatuor à cordes et du power trio (guitare, basse, batterie). J’ai écrit une quinzaine de pièces pour en garder 12, toujours en partant d’un rythme soutenu de la basse et de la batterie sur lequel viennent s’ajouter le quatuor et la guitare. Ça n’a rien à voir avec mon disque Polaroïde (2001), même si l’altiste Jean René et le batteur Pierre Tanguay sont toujours impliqués. Il s’agissait sur celui-là d’une musique de cassures, qui n’avait pas de rythme soutenu, alors que maintenant, c’est tout à fait le contraire, c’est rythmé, sans cassures, plus ludique, même si certaines pièces assez sombres ont quand même trouvé leur place dans le set."
André Duchesne est de ceux qui ont lancé au Québec une musique créative qui est peu à peu devenue ce que l’on appelle aujourd’hui la musique actuelle. Il était parmi les fondateurs du Centre d’essai Le Conventum en 1972. Que pense-t-il de l’évolution de cette musique ces dernières années? "Je suis un peu déçu du peu d’aide accordé à ce secteur musical et aux petites compagnies qui le font avancer, mais je suis aussi content de voir que, malgré ça, on a pu prendre notre place; c’est bien peu de chose dans le système, mais tout de même, nous avons contribué à faire reconnaître la musique des autodidactes, et aussi d’autres musiques qui ne sortaient jamais des universités. Je pense que de ce côté-là, il y a du progrès. Mais il y a des choses qui ne changent pas… C’est aussi difficile de faire de la musique actuelle aujourd’hui que ça l’était il y a 30 ans!"
Le 21 mai, 00 h 15
Au Cégep de Victoriaville
Retransmission en direct sur la Chaîne culturelle de Radio-Canada
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