Krystallnacht : La nuit de crystal

Sans être lourd et noir, Krystallnacht se veut l’image de la survie culturelle d’un peuple, de son legs à l’humanité: "On peut essayer d’anéantir un peuple, une civilisation, mais on ne pourra jamais anéantir la culture de ce peuple-là."

Même si l’antisémitisme semble refaire surface aujourd’hui, le chorégraphe André Fairfield assure qu’un événement tout autre l’a inspiré: "Au mois d’octobre dernier, j’ai entendu une entrevue à Radio-Canada au sujet d’un compositeur des années 30 qui avait enterré ses feuilles de musique dans son jardin avant la Deuxième Guerre mondiale pour ne pas qu’elles tombent entre les mains des nazis."

Raconté à travers différents arts, Kristallnacht explore le thème de l’anéantissement d’un peuple: "Ce sont des choses qui tombent dans l’oubli, explique le chorégraphe et danseur. C’est important pour moi de travailler ce genre de sujet-là pour montrer aux gens ce qui s’est passé et ce qui se passe encore."

L’histoire d’un artiste juif dont la compagne enterre les manuscrits lorsque les nazis le capturent a touché André Faifield, qui s’en est inspiré pour ses chorégraphies qu’il interprète lui-même. Le texte original de Catherine Passever Yoffé s’accorde à la musique de Réjean Paquin et à la magnifique voix de Jo-Anne Donoghue pour former un spectacle qui fait ressentir toutes les émotions provoquées par cet anéantissement.

Le spectacle Kristallnacht est donc davantage un portrait visant à garder vivant ce qui pourrait devenir un vague souvenir, plutôt qu’un jugement. La Nuit de crystal n’est qu’un exemple parmi tant d’autres d’antisémitisme, et ce spectacle multidisciplinaire invite à jeter un regard sur ce qui se passe dans le monde. En réunissant la danse, la musique, le chant et le théâtre, en plus de projections vidéo, Kristallnacht présente un ensemble d’éléments distincts réunis pour ne former qu’un tout homogène.

Après les deux représentations à la Salle Jean-Despréz, la production devrait être présentée à Ottawa et à Toronto.

Les 27 et 28 mai à 20 h
À la Salle Jean-Despréz
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