The Unicorns : La théorie du chaos
Afin de souligner leur cinquième année d’existence, Les Matadors émergeront des studios de CKRL le temps d’une soirée pour nous offrir des performances de groupes qu’ils ont contribué à nous faire découvrir par le biais des ondes. C’est entre autres le cas des UNICORNS.
Ceux qui s’étaient rendus en décembre dernier au spectacle de Hot Hot Heat ont déjà pu faire la rencontre des Unicorns qui se produisaient alors en première partie. Ce passage avait été plus que bref, mais avait suffi à chatouiller notre curiosité: qui étaient donc ces trois jeunes Montréalais arborant de ringards habits pastels et capables d’intégrer à leur répertoire déjà décousu une singulière version de Can’t Get You Out of My Head de Kylie Minogue?
Inséparables compères à l’esprit absurde bien acéré, Nicholas "Niel" Diamonds et Alden Ginger ont commencé à ériger leur univers musical alors qu’ils étudiaient à l’école secondaire de Campbell River, une petite localité côtière près de Vancouver. Les deux chanteurs multi-instrumentistes se sont ensuite établis à Montréal où, durant l’été 2003, ils ont été rejoints par J’aime Tambour à la batterie.
Les choses tournent aujourd’hui plutôt rondement pour ces musiciens qui entament tout juste la vingtaine: leur premier album Who Will Cut Our Hair When We’re Gone?, paru sur l’étiquette montréalaise Alien 8 l’an passé, a fait grande sensation dans le monde de la musique indépendante au Canada, mais également aux États-Unis et en Europe. "Cet engouement ne nous surprend pas vraiment, lance Alden Ginger sans une once de prétention. Nous sommes tous les trois des individus très forts en ce sens que lorsque nous sommes ensemble et que l’on décide d’aller dans une direction, nous avons la capacité de mettre tous nos efforts pour y parvenir. Nous sommes capables de faire n’importe quoi à force de travail acharné."
Dans une approche lo-fi pouvant rappeler les jeunes années de groupes tels les Flaming Lips, cet album sur lequel plane la mort comme thème récurrent exerce un curieux attrait. Dans leurs pièces qui se foutent des structures traditionnelles, se fait entendre une panoplie de vieux synthés, de guitares, d’instruments jouets et des voix pas toujours très justes. Au premier abord, on peut avoir l’impression que le tout manque de rigueur, mais ces créateurs savent échapper à la dérive et nous servent une pop tordue, déglinguée, bourrée d’humour et détenant un puissant charisme mélodique.
Sur scène, toute extravagance et tout propos impertinent sont permis. "Bien sûr, nous sommes sensibles à l’expérience d’un spectacle rock typique, mais pour nous, la prestation scénique doit aller au-delà du simple fait d’interpréter nos chansons, explique le musicien. Nous sommes jeunes et on se plaît à repousser les limites de l’expérimentation. Les moments entre les pièces doivent être aussi passionnants que les chansons elles-mêmes." C’est pourquoi il faut s’armer de patience et d’un bon sens de l’humour en se rendant à un de leurs spectacles, car cela peut autant s’avérer génial que totalement dément, voire catastrophique. "Je sais bien qu’il s’agit cependant d’un aspect sur lequel nous ne pourrons pas toujours compter. Ce que l’on fait lors de nos apparitions publiques rencontrera un jour ou l’autre des limites, alors il faudra que notre musique évolue vers d’autres directions."
Le 29 mai à 21 h
À la Galerie Rouje
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