Legendary Pink Dots : Lucie-dans-le-ciel avec des points roses
Musique

Legendary Pink Dots : Lucie-dans-le-ciel avec des points roses

Un peu comme les groupes britanniques Nurse With Wound, Coil et Current 93, les Hollandais de Legendary Pink Dots s’inscrivent dans cette vague de l’"ésotérisme underground" qui survit en marge de l’industrie musicale depuis le début des années 80. Après avoir frôlé un gros contrat de disques à leurs débuts, ils ont opté pour une démarche indépendante qui a probablement mieux servi leurs intérêts, alors qu’un public dispersé les a suivis au fil d’une trentaine d’albums et autant de projets parallèles (dont Tear Garden avec Cevin Key). Tributaires d’un rock psychédélique dont les racines incluraient entre autres le folk bizarroïde d’un Syd Barrett ou le krautrock d’Amon Düül, les Legendary Pink Dots ont sillonné le globe sans relâche, surmontant sans trop de problèmes les modes et les changements de personnel, fondant un univers mythique qu’on pourrait décrire comme un cabaret halluciné, aux accents hédonistes et prophétiques.

Malgré mon intérêt considérable en la matière, j’ai encore peine à suivre les méandres de la discographie touffue et en constante expansion des Pink Dots. Tout récemment, deux autres albums s’ajoutaient au lot (The Whispering Wall et The Poppy Variations), en plus d’un nouvel album solo de l’inénarrable leader Edward Ka-Spel. Alors que The Whispering Wall emprunte les rails oniriques des galettes précédentes, The Poppy Variations flirte davantage avec le minimalisme électronique. Quant aux excursions en solo de Ka-Spel, elles mettent davantage en valeur le côté "troubadour gothique" déjà présent dans les productions du groupe. De quoi rassasier les fans pour quelques mois au moins, alors que des sommets de professionnalisme et d’inspiration semblent avoir été atteints.

En spectacle, le déluge de saxophone et de claviers plonge le spectateur dans un happening où les angoisses à saveur d’Apocalypse le disputent aux transes rythmiques. On croirait parfois se trouver en présence d’un hommage au rock acide des années 70, n’était-ce de ces textes dont l’imaginaire parvient à agripper l’époque. Sing While You May nous assène le slogan favori de l’ensemble. De même, il faut assister à leur prestation montréalaise avant que le ciel ne nous tombe sur la tête!

Pour plus de détails et un meilleur aperçu de l’aventure des "légendaires points roses", on ne saurait trop recommander la visite du site www.brainwashed.com/lpd.