Slayer : Massacre aux décibels
Musique

Slayer : Massacre aux décibels

Embrasant les tympans aux quatre coins du globe depuis plus de deux décennies, Slayer revient à Québec pour mettre à l’épreuve l’Agora fraîchement rénovée, en attendant la complétion d’un premier album avec son batteur original depuis Seasons in the Abyss, en 1990. Entretien avec cet inépuisable DAVE LOMBARDO.

Tout juste délivré d’une intensive tournée de deux mois aux États-Unis puis en Europe aux côtés de Mike Patton et ses délirants Fantômas, Dave Lombardo n’a pas cru bon de retraverser l’Atlantique. Ses comparses Tom Araya (voix, basse), Jeff Hanneman et Kerry King (guitare) l’ont rejoint directement en Hollande afin d’entamer les répétitions pour une nouvelle et opulente série de concerts. Après une longue absence ponctuée de projets divers, le batteur se dit très heureux depuis son retour avec Slayer, en 2002. "C’est vraiment génial; je n’ai pas l’impression d’avoir perdu de temps ou d’avoir été absent trop longtemps, explique-t-il depuis Londres, entre deux festivals. C’est un peu comme revenir où tu dois être, auprès des musiciens avec qui tu dois jouer. C’est très bizarre, vraiment étrange… Mais c’est fort agréable!"

En 1991, par contre, le mariage connaissait de sérieux ratés et les différends allaient engendrer une longue trêve. "On ne s’entendait plus particulièrement bien; cela faisait déjà 10 ans qu’on jouait ensemble et ça ne marchait plus; je crois qu’on avait simplement besoin d’une petite pause d’une dizaine d’années! Je ressentais le besoin d’aller explorer d’autres styles de musique, de jouer avec d’autres groupes et de m’occuper de mes affaires. Mais là, il semble qu’on se soit retrouvés…"

Retrouvailles qui tombent à pic, puisque l’intérêt pour l’authentique trash métal ne semble pas vouloir s’essouffler par les temps qui courent, bien au contraire. "On dirait même que ça s’améliore, avance-t-il. En fait, j’en ai la ferme impression parce que les plus jeunes générations n’ont pas connu le métal pour ce qu’il est vraiment; elles sont nées au son de la musique heavy telle que vue par les groupes Korn ou Limp Bizkit… Alors je crois que, maintenant, plusieurs ressentent le besoin de retourner en arrière pour redécouvrir les disques plus anciens qui ont autant, voire encore plus de puissance que la musique proposée en ce moment…" Et lorsqu’on tente de connaître son avis sur l’envieuse réputation des "métalleux" québécois, la réponse fuse avant même la fin de la question: "Ah! oui! C’est l’enfer! Il y a cet endroit où nous avons joué la dernière fois, cette grande place à l’extérieur (Agora, sept. 2002); c’était fou! La foule y était très réceptive et excessivement enthousiaste; vraiment excellente! Tu mets ces gens-là tous ensemble, tu leur fais entendre de la bonne musique et le résultat est instantané!"

Les amateurs seront heureux d’apprendre que le groupe complétera le successeur de God Hates Us All (American, 2001) dès que s’estompera la demande de spectacles. "Nous travaillons sur de la nouvelle musique en ce moment, mais il semble que la compagnie veuille nous faire donner bien des concerts ces temps-ci, alors on a de la difficulté à trouver le temps de faire un disque", explique-t-il, ajoutant que le groupe n’entend surtout pas sombrer dans la redondance avec ce nouvel essai. "Je pense qu’il est important d’explorer continuellement de nouvelles avenues et je crois que c’est ce que Slayer a toujours fait, tout en demeurant Slayer… Tous les musiciens devraient tenter différentes choses, car on ne sait jamais ce qui peut arriver…"

Le 14 juin à 19 h 30
À l’Agora
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