Jean-Pierre Beaudoin : Rock tsar
Avec ses cheveux coiffés vers l’arrière, ses lunettes de soleil sur la tête, sa chemise un brin entrouverte et sa démarche assurée, on pourrait méprendre JEAN-PIERRE BEAUDOIN pour une rock star. Mais plutôt que de jouer de la guitare, il joue du clavier d’ordinateur et du cellulaire. Copropriétaire du Café du Palais, organisateur de Woodstock en Beauce, directeur général de la Fête du Lac des Nations, producteur de spectacles, le Sherbrookois a décidé d’en mener encore plus large en démarrant la radio Génération Rock. Rencontre avec un businessman "coulé dans le rock".
Adolescent, Jean-Pierre Beaudoin aurait voulu devenir rockeur. Le premier show qu’il a organisé, c’est celui de son propre band au Parc Saint-Alphonse. Un spectacle qui avait attiré entre 500 et 600 personnes, selon son souvenir. "Mais j’avais pas les talents pour devenir un grand musicien. Alors maintenant, j’en engage des musiciens!" lance-t-il en pouffant de son rire communicatif.
Il ne faut donc pas chercher trop loin ce qui le pousse à s’investir autant: sa passion pour la musique. Son goût du défi aussi. La fibre "entrepreneuriale" vibre depuis longtemps chez ce bachelier en droit. À 17 ans, il démarre une compagnie de coupe de bois avec un de ses amis. À 22 ans, alors qu’il étudie en droit à Montréal, il rachète des parts de l’associé de sa mère et sa sœur dans le Café du Palais, et remet l’établissement sur les rails en lui donnant une formule plus rock.
Et du rock, J.-P. Beaudoin en mange. C’est lui qui est derrière toute la programmation du Café du Palais et de la Fête du Lac des Nations. Il met aussi son gros grain de sel dans celle de Woodstock en Beauce, un événement chapeauté par André Gagné, son partenaire d’affaires. Son travail lui demande d’être à l’affût des tendances, des courants, des goûts du jour et de ceux de demain. Comment s’y prend-il? "J’écoute beaucoup de musique. Je reçois une vingtaine de démos par semaine. Je suis vraiment un consommateur de musique." Et pas que du rock. Le trentenaire se dit amateur de presque tous les styles. Du jazz au classique en passant par le blues.
Génération Rock
Génération Rock représentait un vieux rêve pour Jean-Pierre Beaudoin. L’amateur de musique en lui considère qu’il y avait un manque dans l’offre radiophonique sherbrookoise. Lorsqu’il a déposé une demande au CRTC il y a trois ans avec ses associés André Gagné et Dany Houle, plusieurs doutaient que la licence leur soit accordée. Les sceptiques auront été confondus.
Deux semaines après le lancement officiel de la radio, le directeur général semble content du résultat. "On est un peu en ajustement, mais on a eu une très grosse réaction. On est surpris du nombre de visites sur le site, du nombre d’appels, de demandes spéciales. Le feed-back des gens est positif. Des fois il y a des critiques constructives, mais c’est normal, il faut s’ajuster. Et les gens sont contents d’entendre du bon rock à Sherbrooke."
On lui parle alors de convergence, sa radio servant à merveille ses intérêts dans le Café du Palais, les Productions du Palais, la Fête du Lac, Woodstock en Beauce et même l’Antiquarius Café, qu’il possède avec sa mère et sa sœur. Il acquiesce. "Oui, c’est sûr qu’il y a des choses qui s’entremêlent. Ce que je faisais déjà se colle parfaitement au style de radio qu’on a. Mais c’est quand même des choses travaillées de façon séparée. C’est des vases différents."
Lorsqu’on s’aventure à comparer G-ROCK à l’irrévérencieuse CHOI de Québec, l’homme d’affaires montre presque les dents. La "talk radio de Sherbrooke" est plus rock, moins punk, et surtout les animateurs connaissent la signification du mot respect. "C’est une radio qui fait bouger les choses, qui est très locale, qui est proche du peuple, explique-t-il. On ne veut pas être désagréables, mais on peut être en désaccord avec des gens sans les attaquer personnellement. C’est ça, la liberté d’expression."
à propos de la Fête du Lac des Nations
En janvier 2003, Jean-Pierre Beaudoin a accepté de devenir directeur général de la Fête du Lac des Nations. Encore une fois, par goût du défi. "La Fête avait connu des problèmes dans les années précédentes et avait besoin d’un renouveau. J’ai toujours été à mon compte, je suis un entrepreneur, j’ai jamais eu de conseil d’administration. Là, je suis entouré d’un conseil d’administration. Je trouvais que c’était une belle expérience et que c’était intéressant à vivre. J’ai appris à travailler de façon différente", relate-t-il.
Sous sa gouverne, la Fête a connu des records d’assistance et de vente de bière. La programmation de cette année s’annonce prometteuse avec plusieurs artistes très connus: Les Respectables, Plume, Stefie Shock, Andrée Watters, les Denis Drolet, Ariane Moffatt et ses invités Daniel Bélanger et Marc Déry, pour ne nommer que ceux-là. Jean-Pierre Beaudoin a même fait sortir André-Philippe Gagnon de Las Vegas.
à propos de son succès
Lorsqu’on lui demande la clef de son succès, Jean-Pierre Beaudoin avoue ne pas avoir de recette secrète. "Le travail et la passion. J’ai toujours travaillé fort et j’aime ce que je fais. Il faut aussi savoir bien s’entourer, car tout seul, on est rien. Il y a plein de monde autour de moi qui sont greffés dans chacun de ces projets-là et, sans eux, je ne serais pas capable de faire tout ça."
Woodstock en Beauce
Du 1er au 4 juillet
Fête du Lac des Nations
Du 13 au 18 juillet