Pierre Jobin : Nouvel envol
Tel qu’annoncé l’automne dernier, le café-théâtre Aux Oiseaux de passage fermera ses portes en septembre prochain. Au service de la chanson depuis plus de 40 ans, l’intarissable PIERRE JOBIN clôt un chapitre pour mieux s’attaquer au suivant. L’éternel renouveau d’un passionné.
Il y eut d’abord les premières boîtes à chanson à l’aube des années 60. Vinrent ensuite les théâtres d’été, puis l’inoubliable aventure de gérance aux côtés de Félix Leclerc, précédant un séjour mémorable à la barre du Théâtre Petit Champlain. Depuis cinq ans, Pierre Jobin assurait la pérennité de la chanson vivante dans la chaleureuse petite salle Aux Oiseaux de passage, à Limoilou. "Ça nous a permis de remettre les gens en contact direct avec la chanson, de les amener le plus près possible de son point de création, explique-t-il. On aura aussi forcé les artistes à retourner dans leur état, je dirais virginal, c’est-à-dire de revenir aux sources premières de création. Et pour le public, c’est extraordinaire de vivre la chanson dans son élément naturel, quand elle sort du ventre de l’artiste…"
La chute de rideau sur ce bel épisode ne trahit en rien un échec, bien au contraire; cette dernière saison fut des plus réussies. "C’est plutôt une question égoïste de refaire le plein", confie le jeune sexagénaire, précisant que la production de spectacles et de disques se poursuivra de plus belle. "On a mis des enfants au monde pendant ces années-là, sous forme de disques, de livres et d’artistes… Maintenant, il faut s’en occuper. Et ça demande du temps!" En plus de poursuivre l’organisation de voyages thématiques sur la chanson en Europe, Jobin entend se remettre à l’écriture de son épopée avec Félix, tout en caressant l’idée de mettre sur papier une petite histoire de la chanson à Québec.
Quant à l’ultime rendez-vous musical aux Oiseaux de passage, les airs d’hier viendront y côtoyer ceux d’aujourd’hui. "Je voulais un spectacle qui réunirait des gens avec qui j’ai commencé il y a 40 ans, puis des gens que j’ai découverts ces dernières années, relate-t-il. Il y a cet auteur-compositeur extraordinaire, nommé Lawrence Lepage, que les gens ont connu un peu; il a 72 ans maintenant… Il a fait seulement deux longs jeux mais plusieurs de ses chansons ont fait le tour du monde, comme Mon vieux François, qui a été chantée par au moins 30 personnes; les gens en France pensent que c’est du folklore!.. Et l’autre, ma découverte quand j’ai commencé ici en 1999, c’est Steeve Normandin, qui avait 24 ans à l’époque. C’est une espèce d’encyclopédie de la chanson française, qui doit en connaître 3000 par cœur… Il était surtout un interprète au départ, mais il s’est mis à écrire et son premier disque paraîtra à l’automne…"
Les 18 et 19 juin à 20 h
Aux Oiseaux de passage
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