The Darkness : La grande noirceur
Contrairement à ce que plusieurs pensent, c’est leur passion pour la musique populaire durant les années 80, et non le désir de se bâtir un capital de popularité sur le dos d’une époque révolue, qui pousse The Darkness à jouer dans les plates-bandes du classic rock à la AC/DC, Queen et Def Leppard. Histoire d’une naissance difficile.
Il y a deux ans, la presse britannique n’était pas convaincue du potentiel commercial de The Darkness. Elle se moquait copieusement de son style musical inspiré d’un improbable croisement entre AC/DC et Queen et des combinaisons en Spandex du chanteur à la voix de falsetto Justin Hawkins. Dans un revirement digne d’un politicien en campagne électorale, cette même presse a, depuis la parution de Permission to Land en 2003, élevé le groupe au rang de héros national, lui décernant notamment trois Brit Awards et un prix Ivor Novello, réservé aux meilleurs compositeurs. Le Suffolk Wildlife Park, un zoo situé près de Lowestoft, la ville natale du chanteur, lui a même rendu hommage en baptisant une girafe Justin Hawkins. Un honneur qui fait rigoler le principal intéressé. "C’est merveilleux d’apprendre qu’une bête dont la tête sort du lot porte mon nom! Je suis certain que c’est un petit bâtard qui fait toujours le contraire des autres et qu’on a bien des choses en commun", raconte en riant le chanteur qui n’a pas encore eu l’occasion de lui rendre visite. "La girafe peut toutefois compter sur moi", assure-t-il.
En ce qui concerne la réaction initiale de la presse britannique à l’égard de The Darkness, Justin ne lui en tient pas rigueur. "Depuis nos débuts en 1999, on nous considère comme le rejeton indésiré de la portée. On est un peu comme Clifford the big red dog, tu sais, le chien du dessin animé qui devient énorme à cause de l’amour que les jeunes ont pour lui? Notre histoire ressemble à la sienne, et pas question de s’arrêter maintenant qu’on est si bien partis. On adore ce qu’on fait et c’est ce qui a séduit le public", estime Justin. Il admet par contre que l’horaire de The Darkness est désormais un peu trop rempli, mais loin de lui l’idée de s’en plaindre: "Il suffit de baisser la tête, de foncer dans le tas et d’apprécier au maximum les jours de congé", dit-il. Une attitude que le chanteur adopte chaque fois que quelqu’un se met sur son chemin. "Quand j’ai eu l’étrange idée de porter des vêtements en Spandex sur scène, les membres de mon groupe (son frère, le guitariste Dan Hawkins, le bassiste Frankie Poullain et le batteur Ed Graham) ont vigoureusement protesté. Ils sont par contre bien contents de me voir faire un fou de moi chaque soir, maintenant que je suis populaire à cause de mes costumes", s’exclame Justin en précisant qu’il garde malgré sa popularité les pieds sur terre. "Ma femme et ma fille m’aident à ne pas perdre de vue les choses importantes", dit-il. C’est-à-dire? "En ce moment, ce qui compte, c’est d’en donner pour leur argent aux gens qui viennent aux concerts. À Montréal et à Québec, je vais faire mon possible pour parler seulement en français. Savais-tu que j’ai des origines québécoises? Mon grand-père vient de Montréal", révèle le chanteur. Puis, dès que la tournée sera terminée, à la mi-décembre, The Darkness préparera son second disque, qui n’est pas encore prêt, contrairement à ce qui a été écrit. "Il ne faut jamais se fier à ce qui est écrit dans les journaux, car on aime beaucoup livrer de fausses informations à l’ennemi." On est avertis!
Le 21 juin à 20 h
À l’Agora
Voir calendrier Rock/Pop