Bernard Primeau : La sauce Primeau
Musique

Bernard Primeau : La sauce Primeau

Le batteur de jazz Bernard Primeau représente une véritable institution au Québec. Il a joué avec "Jack Paradise", Roland Lavallée (le Erroll Garner québécois) et plusieurs pionniers du jazz d’ici pour devenir, il y a 20 ans, une sorte d’école ambulante de formation (un peu à la manière de son idole Art Blakey), fournissant ainsi un tremplin à plusieurs générations de jeunes musiciens.

Bernard Primeau arrive d’un séjour en France où il s’est produit dans plusieurs petits ports de la côte normande. La réaction du public, surtout dans le contexte du soixantième anniversaire du Débarquement des alliés en Normandie, fut très enthousiaste: "Les Français sont nombreux à connaître la musique de Bud Powell et de Dexter Gordon. Quand un artiste s’amène, ils sont curieux. Ils manifestent un respect pour le musicien de jazz, les concerts font l’objet d’une couverture dans tous les journaux. Les Normands ont une perception très positive des Canadiens, des Québécois en particulier. Ils aiment l’accent, le fait que j’explique la musique, le fait que je présente les musiciens au début, les anecdotes de tournée…"

Le Festival International de Jazz de Montréal a toujours fait une belle place à Bernard Primeau. Dès 1981, il y accompagnait Oliver Jones, une fois en première partie de Sarah Vaughn. L’année suivante, il mettait sur pied une première édition de son "jazz ensemble". En 85, c’était la première partie du Louis Bellson All-Stars. En 2000, le Festival reconnaissait son immense talent en lui donnant carte blanche pour quatre projets différents. Cette année, Primeau présente une formation renouvelée. Le trompettiste Bill Mahar est toujours à son poste; quant à Alexandre Côté, Bruno Lamarche (saxo ténor, clarinette), John Roney (piano) et Dave Watts (contrebasse), ils représentent une nouvelle génération. Avec Dave Grott (trombone), l’ensemble est devenu un sextette: "Nous faisons toujours un jazz moderne acoustique, soucieux de l’aspect mélodique des thèmes. La présence du trombone ajoute une dimension nouvelle. Bref, l’ensemble se rafraîchit, s’actualise constamment."

Le projet de cette année l’amène à festoyer avec le grand guitariste belge Philippe Catherine. Ce n’est pas la première fois que le batteur travaille avec un guitariste, il l’a fait avec Nelson Symonds et Éric St-Laurent. Dès le premier contact, cela a cliqué entre les deux musiciens: "Il connaît le jazz de mon époque. Ce qui est important pour moi, aussi, c’est de sentir une bonne camaraderie." Le concert sera composé de pièces écrites par Bill Mahar, Alan Penfold, Marianne Trudel et, bien sûr, Philippe Catherine. Ainsi, le matériel servira à l’enregistrement d’un disque à paraître en février 2005.

Le 3 juillet
Au Gesù