BPM : Pheek à Québec
Troisième parution sur disque numérique pour Jean-Patrice Rémillard, alias Pheek, qui se donne la peine de faire un lancement à Québec cette semaine pour souligner la parution de l’album Les Autres Promeneurs, question de nous faire entendre exactement ce qu’il voulait faire à ses débuts il y a six ans, pour paraphraser le disc-jockey. Toujours en prestation très vivante (lire: sans tourne-disques), Pheek se délecte de la vie qu’il a choisie et entretient le mystère à propos de sa venue: "En général, pour ce genre de spectacle, je refais les pièces de l’album en faisant des variations pour amuser le public et moi-même", laissera filtrer par téléphone le nominé à l’ADISQ.
Mais pour savoir précisément comment procède le prolifique artiste qui parcourt l’Europe chaque année en mode concert, il faut user de stratégie. "Non, je ne dévoile pas comment je compose pour faire ma musique. Mes recettes, je les garde pour moi!" Ce qui veut dire que nous ne saurons rien des logiciels custom de Pheek, ni du rôle des instruments enregistrés dans sa musique. En vain, mais encore: "Par les temps qui courent, je tripe vraiment sur l’aléatoire et j’ai trouvé récemment des techniques pour travailler le son, pour le rendre plus gros, plus fat, mais avec des textures toujours plus fines… En fait, je n’ai jamais autant aimé ce que je fais."
Question diffusion, Pheek et la bande de Epsilonlab – qui comprend aussi Éloi Brunelle et Mateo Murphy – se démarquent comme personne au pays. "Le téléchargement n’est dangereux que pour les grands de la pop. Dans mon cas, c’est tout à fait le contraire…" Des exemples? "Quand j’ai contacté l’étiquette Minus de Richie Hawtin, il me connaissait déjà à cause des pièces que j’avais mises gratuitement à la disposition de tous sur Internet." Même que le salut commercial de la musique, selon Pheek, passe par les disquaires délurés qui ne cesseront jamais d’exister tant la nécessité de fréquenter des gens et des lieux qui en proposent davantage est importante. "Mais c’est fini, le disque qui rapporte à peine 1 $ à son auteur. L’avenir est assurément apparenté au concept de CD à la carte, comme j’ai vu à Londres et Berlin… Tu entres au magasin, tu choisis les pièces que tu veux sur ton disque, peu importe les genres que tu désires, et le marchand les compile pour toi en remettant une ristourne équitable aux créateurs…" On pianote www.pheek.com pour connaître la suite.
Ce samedi au Sonar, lancement du nouvel album de Pheek avec Mossa, Bleupulp, Ezmeralda, Eve-N et More. 5 $ à la porte.