Creedence Clearwater Revisited : Échos du bayou
Musique

Creedence Clearwater Revisited : Échos du bayou

Depuis bientôt 10 ans, STU COOK assure, avec son ami et batteur DOUG CLIFFORD, la pérennité scénique de CCR au sein de sa version remaniée, Creedence Clearwater Revisited. Après plus de quatre décennies dans le milieu, le bassiste s’inquiète de l’avenir de la musique et du déclin de son rôle dans le débat social. Appel au renouveau.

Avant sa dissolution en 1972, Creedence Clearwater Revival trônait au sommet des palmarès grâce à ses musiques hybridant l’esprit psychédélique des années 60 à la formule plus accessible du top 40 radiophonique. Combinée à l’extrême créativité du leader John Fogerty, cette recette a permis l’éclosion d’une œuvre considérable sur une très courte période: sept disques en quatre ans! "Quand j’y repense, ça m’apparaît un peu insensé!" convient le bassiste Stu Cook, aux commandes de Creedence Clearwater Revisited avec le batteur Doug "Cosmo" Clifford, tous deux membres de la formation originale. "C’était complètement fou; particulièrement l’année où on a sorti trois albums!" poursuit-il, faisant allusion à Bayou Country, Green River et Willy and the Poor Boys, tous parus en 69. Les nombreux hits issus de cette faste période, les deux "frères de rythme" continuent de les interpréter aux quatre coins du globe, et après une visite mémorable en 99, ils seront de retour à Woodstock en Beauce le 3 juillet avec leurs acolytes Elliot Easton (guitare, ex-Cars), John Tristao (chant, ex-People) et le multi-instrumentiste Steve Gunner.

Réconciliant les courants underground et mainstream de l’époque, les chansons du groupe traitaient aussi d’une panoplie de thématiques sociales et politiques, s’inscrivant notamment dans la vague d’opposition à la guerre du Vietnam. La musique peut-elle s’avérer utile aujourd’hui pour dénoncer le conflit irakien? "Pas vraiment, déplore Cook. La musique n’a vraiment plus l’importance qu’elle avait comme moyen de communication. La télévision, Internet et tout le reste l’ont largement déclassée; elle me semble avoir perdu son statut de forme d’art majeure dans le débat social… Et ce changement résulte selon moi d’une transformation encore plus importante: l’industrialisation de la musique. Nous sommes rendus avec une voix, un style, une seule approche… Parce que le tout se transige désormais à la Bourse de New York! L’apparence et l’image ont bien plus d’importance que la musique, de nos jours. Ils se disent: "Elton John vend des disques? Alors trouvez-m’en un autre comme lui!" au lieu d’essayer d’apporter quelque chose de nouveau… Il y en aura toujours qui réussiront à se faufiler et à percer en faisant quelque chose de différent, mais tout tend tellement vers l’homogénéisation que je m’imagine mal un changement positif à ce niveau…"

Le 3 juillet à 23 h
À Woodstock en Beauce