Les Trois Accords : Analyse de sens
Musique

Les Trois Accords : Analyse de sens

Rares sont ceux qui ont pu échapper aux Trois Accords et à leur Hawaïenne, qui est loin de passer inaperçue. Pas de demi-mesure: on adore ou on déteste leur humour absurde. Mais à constater leur succès, on peut croire que la première option est la plus répandue.

"On a toujours eu la foi dans ce qu’on faisait, mais on était loin de s’imaginer que ça pourrait un jour fonctionner aussi fort", lance Alexandre Parr, guitariste au sein de cette curiosité à cinq têtes appelée Les Trois Accords, dont les premiers pas remontent à l’année 1997. Originaire de Drummondville, le groupe habitait depuis quelques années à Sherbrooke et vient tout juste de s’installer à Montréal.

C’est de manière indépendante que les comparses lançaient l’automne dernier leur Gros Mammouth Album, enregistré dans leur studio maison, établi dans l’immeuble de trois étages où ils s’exerçaient et logeaient. L’étiquette Indica les invita presque aussitôt à se joindre à elle. Ils ont ainsi refignolé l’enregistrement, qui devint le Gros Mammouth Album turbo, paru en janvier.

Bien qu’un vif engouement se soit rapidement créé autour de leur musique, qui bénéficie aujourd’hui d’une large diffusion sur les ondes commerciales, Les Trois Accords demeurent profondément hors norme. Non pas par leur rock, qui détient une grande force mélodique, mais plutôt par les paroles qui y sont accolées: des propos si loufoques qu’ils ne peuvent laisser quiconque indifférent.

"Il est rare qu’on décide de s’asseoir et qu’on se dise: "Bon, aujourd’hui, on compose une toune", explique le musicien. Ça vient plutôt d’une joke lancée comme ça. Et puis Simon (guitariste et chanteur) travaille la base de la chanson et nous la fait ensuite écouter. Si on rit, on va continuer à la travailler, mais si on ne pogne rien, elle meurt tout simplement dans l’œuf."

Prises au premier degré, les paroles des Trois Accords peuvent sembler futiles et simplistes, mais lorsqu’on gratte un peu cette surface hilarante, on tombe sur une dimension surprenante. "On ne fait pas de l’absurde pour de l’absurde; aligner des mots pour aligner des mots, ça donne rien, même si ça peut faire rire. Mais quand au bout du compte, tu t’aperçois que ça a un certain sens, c’est là que ça devient intéressant." Leurs propos, aussi naïfs et colorés soient-ils, dissimulent en effet de touchantes histoires d’amour qui se sont surtout soldées par maintes difficultés et déceptions, comme Saskatchewan, cette fameuse pièce à tendance country qui pourrait presque nous arracher une larme: "Depuis qu’est partie/Moi je suis un gars fini/Mon cheval me parle plus/Mes vaches me disent tu".

Le 12 juillet à 20 h
Au Parc de la Francophonie
Le 3 juillet à 14 h 45
À Woodstock en Beauce