L'International de l'art vocal : Voix sans frontières
Musique

L’International de l’art vocal : Voix sans frontières

L’International de l’art vocal de Trois-Rivières revient en force pour une 12e édition avec une intéressante brochette d’interprètes et de chorales. Du 2 au 10 juillet, il présente une quarantaine de spectacles aux ambiances très différentes, sans compter les petits ensembles vocaux qui déambuleront le long de la rue des Forges durant les festivités. Dans sa programmation, l’événement passe du groupe sud-africain Ladysmith Black Mambazo à Tarmac et de Karen Young à Daniel Boucher. Rencontre avec un des artistes qui participera à la fête, KRA-Z-NOIZE.

Au bout du fil, la voix paraît un peu essoufflée. Kra-Z-Noize, après un léger rire, dément cette impression. Le jeune homme est tout à fait dispos pour une conversation sur son métier encore peu connu au Québec: le beat box.

"Le beat box? C’est faire du rythme avec sa bouche", s’exclame le jeune artiste. La démonstration devient alors un incontournable. Du coup, Kra-Z-Noise se transforme en véritable homme-orchestre, en radio. Les sons qu’il produit sont si réels et si nombreux qu’on pourrait penser qu’il serait naïf de croire qu’ils proviennent tous d’une seule et même personne. Et pourtant…

Il y a maintenant une vingtaine d’années que le bruiteur peaufine son art. Une "œuvre" qu’il a commencée à l’âge de cinq ans. Enfant, il aimait surtout imiter le bruit d’une goutte d’eau ou les voix des personnages du populaire dessin animé Les Schtroumpfs. "C’était ma marque de commerce", rigole celui qui était entouré de beaucoup d’amis au primaire. Petite peste à l’école, il se plaisait d’ailleurs à surprendre ses enseignants avec différents sons lorsque ces derniers avaient le dos tourné. Ensuite, ses imitations ont évolué: les sonneries de téléphone, les pleurs d’un bébé, les discothèques, les percussions électroniques… "Je pense que j’ai tout connu dans le métier", ajoute-t-il.

Le passionné est tellement talentueux qu’il a, entre autres, fait la première partie du spectacle d’André-Philippe Gagnon, a participé au Gala Juste pour rire, en plus de réaliser quelques prestations au Japon. "Je veux que le beat box aille plus loin… Le Québec, c’est petit comme milieu. J’essaye néanmoins de le faire évoluer pour qu’il ait un intérêt envers le beat box. Et pour me démarquer, je crée mes propres affaires." Un travail de longue haleine, puisque peu d’artistes exploitent ce créneau. Kra-Z-Noize demeure malgré tout optimiste.

Et les spectacles? "C’est vraiment compliqué de monter un show comme ça." De fait, tout doit être planifié à la minute près. L’imitateur ne laisse aucune place à l’improvisation. Il a vite réalisé que cette méthode se révélait un piège, qu’il risquait de perdre l’attention du public s’il empruntait cette voie. Ainsi, ses prestations racontent une histoire. Une sorte d’autobiographie.

En dehors du personnage de Kra-Z-Noise, le bruiteur se greffe à Tripsonik, un trio visionnaire qui cherche à percer le marché mondial avec un spectacle multidisciplinaire. Bien qu’il reste encore à fignoler le concept, l’artiste estime que ce dernier devrait tourner d’ici les deux prochaines années.

Le 8 juillet à 19 h
À l’International de l’art vocal