Plastic Bertrand : Le king du divan
Musique

Plastic Bertrand : Le king du divan

PLASTIC BERTRAND visitera prochainement Québec en compagnie de XAVIER CAFÉINE et de sa bande de Poxy dans le cadre du FEQ. Sentimentalement intrigués par cet imprévisible retour après une quinzaine d’années de silence, nous avons téléphoné en Belgique pour comprendre. Débranché transistor.

Celui qui a topé une 39e position au fabuleux palmarès du Billboard en 1977 avec la surcomposée Ça plane pour moi! – meilleur score pour une chanson pop d’expression française (après Sœur Sourire évidemment, une autre Belge qui se hissa en première position en 1963 avec son tube Dominique) – est à l’autre bout de la ligne. "Salut, c’est Plastic!" Tellement sympa, la légende new-wave, qu’un peu plus et il débutait en chantant qu’il est "rolling roulant". Et il y a de quoi. Roger Jouret, qui a vendu 20 millions d’albums en carrière sous le pseudo de Plastic Bertrand, a le vent dans la voilure rose chewing gum depuis quelques mois, alors qu’on l’a élu l’artiste désuet le plus désiré – most wanted comeback – à la chaînette euro de MTV. "C’est drôle qu’on me décerne un tel honneur, car j’ai le sentiment d’avoir jamais arrêté… Mais je le reçois comme une preuve d’amour."

Traverser les modes n’est pas donné à toutes les vedettes de la chanson pop. Mais avec Plastic, rien ne semble fondre. Seulement l’an dernier, il a négocié le pressage d’un best of remasterisé (enfin!), il a animé un quiz quotidien sur France 3, en plus d’apparaître sur scène et à la télé ici et là-bas, tout en étant un bon papa deux fois plutôt qu’une. Et cette saison, pour changer de la routine, le quarantenaire revient en Amérique, comme il l’avait fait dans les années 80 avec le guitariste Aldo Nova, puis avec Céline Dion la décennie suivante. "Je me souviens de ces tournées au Québec, c’était dément…"

Taquinons l’idole en remontant l’horloge. Tu as tout cassé à la hache dans un hôtel à Cannes en 1978, est-ce que c’est résorbé, Roger, cette attitude destroy? "Houla! On ne m’a pas parlé de ce truc depuis tellement longtemps! Euh… Je crois que ça peut arriver à n’importe quel petit con, comme je l’étais à l’époque, qui reçoit une attention démesurée pour une simple chanson." Et Gainsbourg était chiant? "Pas lors des cuites qu’on a prises ensemble, mais je crois qu’il est devenu chiant du moment que les gens l’ont mis sur un piédestal après sa mort." Est-ce que le monde est toujours merveilleux? "Comme jamais et tous les jours, et c’est mieux de jour en jour depuis toujours!" Toute petite est la planète? "Oui, mais en vérité c’est pas la planète qui est petite, c’est le nombre d’humains qui est petit…" Vachement planant.

Depuis l’entrevue, Plastic a "moulé" Montréal plus tôt cette année, le temps d’un concert avec les musiciens de Poxy au Unity 2. Une soirée ponctuée d’une toute nouvelle chanson intitulée Machine, composée et interprétée en duo avec le Montréalais DJ Frigid. Comment s’est déroulée la préparation de ce spectacle inédit, qui sera repris au Festival d’été de Québec? "On a travaillé à distance. Frigid me faisait écouter les trucs au téléphone avec Poxy, on s’envoyait aussi l’essentiel par Internet. C’était pas facile, mais en même temps, c’était super cool!"

Le 10 juillet à 21 h
Au Cabaret du Capitole